Après le Manitoba, Terre-Neuve et l’Île-du-Prince-Édouard attendent les lockoutés du Journal de Québec
5 mai 2008
(MMQ et SCFP) La grande tournée canadienne
dappui aux travailleurs du Journal de Québec se poursuivra cette
semaine par des étapes à Terre-Neuve et à lÎle-du-Prince-Édouard.
Pendant que lon soulignait le triste anniversaire dun an de
lock-out à Québec, ailleurs au Canada on parlait aussi de conflit
pas ordinaire. Retour sur les deux dernières étapes de cette grande
tournée de sensibilisation.
Brandon,
Manitoba
Les délégués manitobains du Syndicat canadien de la fonction
publique (SCFP-Manitoba) ont été fidèles à la tradition de
générosité de leurs camarades des autres provinces canadiennes en
contribuant pour près de 17,000$ au fonds daide des employés en
lock-out et en grève du Journal
de Québec.
Réunis en congrès annuel à Brandon il y a une semaine et demie, les
230 délégués de ce syndicat de 24,000 membres ont donné plus de
5500$ «sur le plancher».
Des sommes équivalentes ont été accordées par lexécutif du
SCFP-Manitoba et lexécutif national, totalisant 16,600$.
En plus daider leurs confrères et consurs de Québec, les délégués
ont mis sur pied, une fiducie afin de subvenir aux besoins dun
enfant de quatre ans devenu orphelin de sa mère à la suite dun
incident de violence conjugale survenu samedi.
Shannon Scromeda, une militante du SCFP de 27 ans de Winnipeg, a
été tuée à coups de marteau par son conjoint. Les représentants des
lock-outés et grévistes, Marie-France Loubier et Marc Fortier, ont
été témoins de lintense douleur provoquée par ce décès auprès des
délégués, dont plusieurs étaient des amis proches de la victime.
En visite à Québec il y a trois semaines où il a participé à la
distribution du MédiaMatinQuébec, le président du
SCFP-Manitoba, Kevin Rebeck, a louangé le travail des lockoutés et
grévistes.
«Je me suis levé à 5 heures du
matin, comme eux, pour distribuer leur journal et je peux dire
quils peuvent en être fiers», a-t-il dit aux délégués, en
les invitant à réclamer des dons supplémentaires de leurs membres
quand ils seront de retour chez eux.
Edmonton, Alberta
Le lock-out au Journal de
Québec a aussi trouvé écho à Edmonton, où près de 200
leaders syndicaux albertains ont pris part à un forum de discussion
de deux jours organisé par la Fédération du travail de lAlberta.
Le forum proposait, les 25 et 26 avril, une série de conférences
résolument tournées vers lavenir et le renouveau du mouvement
syndical. Venus des quatre coins du Canada, neuf conférenciers,
dont deux professeurs duniversité, ont témoigné de diverses
expériences novatrices. Parmi celle-ci, lannée de conflit au
Journal de Québec a
suscité à la fois la curiosité, ladmiration et les
applaudissements des personnes présentes.
Plusieurs des participants étaient curieux den apprendre davantage
sur cette aventure hors de lordinaire du lock-out au Journal de Québec: une année de
conflit sans ligne de piquetage. Non seulement ont-ils pris
connaissance des enjeux du lock-out, mais ils en ont profité pour
discuter de lexpérience toute particulière du MédiaMatinQuébec.
Certains ont déploré que les grands médias de leur province naient
pas parlé de ce lock-out qui dure depuis plus dun an. Dautres ont
suggéré de cesser dacheter le Sun, le journal local qui appartient à
Quebecor, et demandé à ce que lon fasse parvenir rapidement des
centaines dexemplaires de lédition spéciale du MMQ pour informer
tous leurs membres du comportement de Quebecor/Sun Media envers ses
travailleurs québécois.
En distribuant le MédiaMatin, les travailleurs du
Journal de Québec ont fait
plus quun cadeau à la population. Tandis que lemployeur voulait
les dépeindre comme des enfants gâtés, ils prouvent jour après jour
quils ont du cur au ventre et quils veulent travailler.
La Fédération du travail de lAlberta représente 140,000
travailleurs syndiqués.