La vague de solidarité s’amplifie
9 avril 2008
MMQ – Loin de perdre de sa force, la vague de
sympathie et de générosité à lendroit des travailleurs en conflit
du Journal de Québec
semble prendre de lampleur à mesure quelle sétend dun bout à
lautre du Canada.
Après les citoyens du Nouveau-Brunswick trois jours plus tôt,
cétait au tour de ceux de la Nouvelle-Écosse, lundi, découter les
représentants des 252 lockoutés et grévistes, Marie-France Loubier
et Marc Fortier, lors de leur passage à Wolfville, à lextrémité
nord de lhistorique vallée dAnnapolis Royal, pour le congrès
annuel de la division provinciale du Syndicat canadien de la
fonction publique (SCFP).
Les 220 délégués et invités, représentant
15,000 membres, ont amassé en quelques minutes près de 8800$
«sur le plancher» qui
seront versés au fonds de grève des employés du Journal de Québec.
Comme ce fut le cas dans les autres régions visitées lors de cette
tournée pancanadienne, le comité exécutif provincial du SCFP et
lentité nationale ajouteront des contributions équivalentes, pour
un montant total de près de 27,000$.
Le président du SCFP de la Nouvelle-Écosse, Danny Cavanagh, a, de
plus, demandé à chaque délégué dencourager le syndicat quil
représente à «adopter les
syndiqués de Québec», en faisant voter un don supplémentaire
«récurrent autant que
possible» à leur retour à la maison. Plusieurs délégués
ont pris un engagement à cet effet en public, hier.
Considérant que la cause des syndiqués du Journal de Québec était «exemplaire
pour le mouvement syndical», M. Cavanagh a accordé un privilège
exceptionnel aux représentants des lockoutés et grévistes en leur
donnant la parole aux premières heures du congrès, en matinée.
«Votre présentation a donné le
ton, a commenté M. Cavanagh en remerciant ses invités avant
leur départ. Le malheur qui vous
arrive explique mieux que bien dautres discours la raison dêtre
de laction syndicale.»
Le chef du NPD ému
Prenant la parole juste après les envoyés des travailleurs en
conflit, le leader du Nouveau Parti démocratique de
Nouvelle-Écosse, Darrell Dexter, a dit aux congressistes quil
trouvait «difficile» de
sadresser à eux après des «discours aussi émouvants».
«Cela ma rappelé des souvenirs
denfance, lorsque mon père était un travailleur de lacier. Je me
suis souvenu quà une certaine époque, lui aussi était en grève. Et
jai entendu à nouveau mes parents parlant à voix basse dans la
maison, alors que chaque enfant était au lit. Ils ne voulaient pas
nous inquiéter, mais nous savions bien quils discutaient entre eux
de la situation et se demandaient comment faire pour joindre les
deux bouts», a raconté ce politicien dexpérience aux
congressistes, la voix étranglée par lémotion.
«Vous avez bien raison de croire en limportance dêtre unis. Cest
tout à fait vrai dans une situation comme la vôtre», a conclu en
substance M. Dexter, dont le parti a, selon les observateurs,
dexcellentes chances de succéder à celui de Rodney MacDonald
(Parti conservateur) aux prochaines élections provinciales en
Nouvelle-Écosse.