22,000 alliés de plus
7 avril 2008
(MMQ) Les 252 travailleurs en conflit du
Journal de Québec sont
maintenant forts du soutien moral et financier des 22,000 membres
du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) du
Nouveau-Brunswick.
Les représentants des travailleurs, Marie-France Loubier et Marc
Fortier, nont eu aucun mal à convaincre les quelque 250 délégués
du SCFP-NB, en congrès annuel à Fredericton de jeudi à samedi, de
lurgence de les épauler en réaction au lock-out déclenché par le
géant des communications Quebecor, il y aura bientôt un an, le 22
avril 2007.
Avec la quote-part des exécutifs national et
provincial, les délégués ont rapidement amassé 26,000$ en dons qui
seront versés au fonds de soutien des employés du Journal de Québec. Ils se sont aussi
engagés à demander à leurs membres dautres contributions
(récurrentes dans la mesure du possible) à leur retour en région.
Comme ce fut le cas à Saskatoon et à Calgary, puis devant le
syndicat des Travailleurs canadiens de lauto (TCA) à Port Elgin,
en Ontario, où les deux envoyés ont dabord pris la parole dans le
contexte dune tournée pancanadienne entreprise en mars,
«lincroyable aventure du
MédiaMatinQuébec» a
captivé un auditoire ému et admiratif.
«Votre approche est courageuse et
créative. Pour nous, pour notre mouvement, vous êtes une
inspiration», a résumé Sandy Harding, présidente de la
section locale 2745, qui a annoncé un don exceptionnellement
généreux de 5000$. Mme Harding représente 3300 membres,
principalement des femmes travaillant (pour la plupart à temps
partiel et moyennant un revenu modeste) dans le milieu scolaire
comme aides-enseignantes, aides-bibliothécaires ou en support
administratif.
«La même famille»
Selon le président du SCFP du Nouveau-Brunswick, Daniel Légère, les
représentants des employés en conflit du Journal de Québec ne doivent pas être
surpris du soutien consenti par leurs consurs et confrères des
autres provinces.
«En étant membres de notre grand
syndicat, les lockoutés du Journal de Québec sont pour nous comme des membres de la même
famille. Cest tout à fait normal que nous nous entraidions quand
lun de nous est dans le besoin», leur a-t-il assuré en concluant,
devant les délégués, que «votre bataille est notre bataille, et
votre victoire sera notre victoire».
Solide fonds de grève
Présents à ce congrès provincial, le président national du SCFP,
Paul Moist, et le secrétaire-trésorier national, Claude Généreux,
ont tous deux insisté sur limportance du combat en cours dans la
ville de Québec pour le mouvement syndical canadien.
«Regardez ce que lon peut faire
dans le conflit du Journal de Québec, a donné en exemple
Claude Généreux à lauditoire. Cest une nouvelle façon de faire du
piquetage. Avec le MédiaMatin, nous avons maintenant bien plus que 252
pancartes de piquetage, mais 40,000 tous les jours dans les rues de
Québec. Cest un tel succès que même des gens daffaires veulent
acheter notre journal.»
Le secrétaire-trésorier du SCFP ne cache pas quune initiative
comme le MédiaMatin aurait
été plus difficile à mettre en place sans un fonds de grève bien
financé. Or, le fonds de grève du SCFP est présentement
«en très bonne santé». «Il
totalise environ 28 millions de dollars à lheure actuelle, et ça,
cest malgré le fait quen 2007, nous avons eu des besoins comme
nous nen avions pas vus depuis les années de la grève de
Vidéotron.»
La grève de Vidéotron était vieille de près dun an lorsquelle a
pris fin au printemps de 2003. Elle opposait 2200 syndiqués de
Vidéotron et le même employeur quau Journal de Québec, le conglomérat
Quebecor.