La ministre Christine Saint-Pierre ne prend pas de nouveaux engagements
8 mars 2008
À loccasion de la Journée internationale des
femmes, les organisations membres du Collectif 8 mars, représentant
plus dun million de femmes à travers le Québec, ont rencontré la
ministre de la Culture, des Communications et de la Condition
féminine, Mme Christine Saint-Pierre, afin dobtenir des
engagements fermes de la part du gouvernement en place pour
améliorer lautonomie économique des femmes.
Bien que la ministre a montré quelques ouvertures sur certaines
demandes, notamment sur la reconnaissance des diplômes et des
acquis, elle sest très peu engagée sur lensemble des
revendications du Collectif 8 mars. Le Collectif est
particulièrement déçu de ne pas avoir obtenu dengagement ferme sur
limportant enjeu de la conciliation travail-famille-études.
«
Indépendamment des discussions qui auront lieu lors du Congrès du
parti libéral qui souvre demain, le Collectif 8 mars souhaite que
le gouvernement maintienne le tarif des services de garde à 7
dollars et développe les 20 000 nouvelles places promises. Nous
souhaitons maintenant que le budget provincial, qui sera présenté
la semaine prochaine, propose des mesures beaucoup plus concrètes
pour latteinte de lautonomie économique des femmes. »,
soutient la porte-parole du Collectif et présidente de la
Fédération des femmes du Québec (FFQ), Michèle Asselin.
Rappelons que malgré le rattrapage remarquable des dernières
décennies, les défis restent nombreux pour atteindre lautonomie
économique des femmes, thème retenu cette année par le Collectif 8
mars.
Le Collectif a profité de cette Journée internationale des femmes
pour faire connaître au gouvernement et à la population ses
revendications visant à mettre un terme aux nombreuses inégalités
encore trop souvent vécues par les femmes en matière de pauvreté,
de conditions de vie et de précarité d’emploi.
Une hausse substantielle et immédiate du salaire minimum
Au Québec, environ les deux tiers des quelque 148 000 emplois au
salaire minimum sont occupés par des femmes. Une personne sur trois
au salaire minimum est le principal soutien financier de son
ménage. Le taux actuel du salaire minimum maintient les femmes et
leurs familles dans la pauvreté.
Les membres du Collectif 8 mars demandent donc que le salaire
minimum soit augmenté à 10,43 $/heure, afin quen 2008, il permette
à une personne seule qui travaille 40 heures/semaine davoir un
revenu annuel équivalent au seuil de faible revenu, avant impôt,
établi par Statistique Canada. «
Travailler 40 heures par semaine doit permettre à toutes les
femmes, y compris celles travaillant au salaire minimum, de sortir
de la pauvreté. », soutient Michèle Asselin.
Politique de conciliation
travail-famille-études
La porte-parole précise que les femmes du Québec sont
particulièrement préoccupées par cet enjeu : « Nous voulons obtenir une véritable
politique gouvernementale de conciliation travail-famille-études
avec tous les moyens nécessaires à son implantation, y compris dans
les milieux de travail », affirme Mme Asselin.
Contrer la précarité du travail
pour les femmes
Les femmes sont grandement affectées par la précarisation des
emplois. « Pour améliorer leur
autonomie économique, elles réclament des emplois décents, de
qualité et en nombre suffisant », affirme Mme Asselin.
Pour ce faire, le Collectif exige la fin des disparités de
traitement fondées sur le statut demploi et le respect de leurs
droits fondamentaux de se syndiquer, de négocier, de faire la grève
et de choisir leur syndicat. Elles veulent aussi un meilleur accès
à lassurance-emploi.
Reconnaissance des diplômes et des
acquis pour les femmes
Il reste beaucoup de travail à faire pour la reconnaissance des
diplômes et des acquis pour lensemble des femmes du Québec. Il
faut toutefois reconnaître que le cas des femmes immigrantes est
particulier. En 2001, 57,6 % des femmes immigrantes qui avaient un
revenu gagnaient moins de 20 000 $ par année et gagnaient 64 % du
revenu moyen des hommes immigrants. Pourtant, elles sont
globalement aussi scolarisées que les hommes immigrants et
nettement plus que les femmes nées au Canada.
Pour remédier à cette situation injustifiable, le Collectif demande
la mise en place de mesures concrètes pour favoriser laccès et
lintégration des femmes au marché du travail. « Pour ce faire, le gouvernement doit
reconnaître les diplômes et acquis obtenus ici ou ailleurs. Pour
les femmes immigrantes, la démarche doit être entreprise de façon
prioritaire dans les métiers ou professions où elles se retrouvent
en forte concentration. », affirme Mme Asselin.
À propos du Collectif 8 mars
Le Collectif 8 mars 2008 représente plus dun million de femmes, de
travailleuses, de syndicalistes, de sans-emploi, détudiantes, de
retraitées et de militantes uvrant dans des groupes de femmes et
des groupes communautaires. Le Collectif du 8 mars réunit la FFQ,
la CSN, la FTQ, les Femmes des communautés culturelles et
l’Intersyndicale des femmes (APTS, CSD, CSQ, FAC, FIQ, SFPQ,
SPGQ).