Les croupiers de tous les casinos du Québec ne participeront pas au tournoi de poker «dry run» de la Société des casinos du Québec prévu du 14 au 17 janvier
11 janvier 2008
Les syndicats des croupiers (FTQ) des trois
casinos de Montréal, Charlevoix et Lac-Leamy ont pris la décision
de boycotter le tournoi de poker à loccasion du « dry run » qui se
tiendra dans ces casinos de lundi à jeudi prochains. Par ce
boycott, les employés syndiqués veulent protester contre
louverture, dans les trois casinos québécois, de salons de poker
équipés de tables électroniques.
Dautres groupes demployés des casinos ont
déjà signifié quils participeront aussi au boycott. Cest déjà
chose acquise pour les syndicats de lunité générale, la sécurité
et la surveillance du casino du Lac-Leamy (Gatineau) ainsi que de
tous les syndiqués FTQ du casino de Charlevoix (sécurité et
resto-casino).
Les trois syndicats des croupiers considèrent comme illégale
lutilisation dappareils de poker électroniques. Ils ont
dailleurs conjointement déposé une plainte formelle à cet égard
auprès de la Régie des alcools, des courses et des jeux. À ce jour,
la Régie na rendu aucune décision.
Un «dry run»
Il y a quelques jours, les trois casinos du Québec, ont convié
leurs employés à un essai de nouvelles machines de poker
électroniques que la Société des casinos du Québec (SCQ) appelle
«dry run». Pour les trois
casinos, ce «dry run» sert
de répétition générale à louverture au grand public des salons de
poker électronique prévue pour le 18 janvier. À Montréal, le casino
a même organisé un tournoi à lintérieur de cette activité. Ce
tournoi a fait lobjet dune plainte à la Régie le 8 janvier
dernier.
Des prix à gagner
Linvitation au «dry run»
a été faite exclusivement aux employés des trois casinos. On y
précise que les employés qui voudront jouer au poker devront le
faire en dehors des heures de travail. On y lit aussi que
«conformément à la politique de
la SCQ, aucune somme dargent véritable ne sera misée ni
gagnée». On ajoute toutefois que les employés participants
«pourront remplir une carte de
commentaires qui servira à effectuer des tirages de prix de
présence [et quil y aura] au total, plus de 5000$ en prix à
gagner!»
La plainte des croupiers
Le 7 décembre dernier, les trois syndicats FTQ représentant les
quelque 1450 croupiers des casinos de Montréal, du Lac-Leamy et de
Charlevoix ont déposé une plainte sur la légalité des appareils que
la Société des casinos veut implanter sur le territoire québécois.
Malgré une seconde intervention auprès de la Régie le 3 janvier
dernier, celle-ci ne sest toujours pas prononcée.
La plainte déposée vise les «appareils de type Texas HoldEM fabriqués
par la compagnie Poker Tek», qui seront installés dans les
nouveaux salons de poker. Pour les trois syndicats représentant les
croupiers, lintroduction de ces appareils est «totalement illégale et va à lencontre, non
seulement du Règlement sur les jeux de casino (c.S-13.1,
r.1.01), mais également à
lencontre du projet damendement de ce règlement qui fut publié
dans la Gazette officielle du Québec».
Du côté des croupiers, on estime que, pour quun salon de poker
soit conforme à la loi, entre autres, les cartes doivent être
distribuées par une personne. Au Québec, lutilisation de machines
à sous est encadrée légalement. Dans ce cas, le résultat dun jeu
sur une machine à sous doit reposer sur le hasard, même lorsque le
joueur peut faire des choix, ce qui nest pas le cas avec les
machines électroniques de poker.
Rappelons que les syndicats des croupiers SCFP et TUAC affiliés à
la FTQ, représentent quelque 1450 croupiers et que 550 autres
employés des casinos de Montréal, du Lac-Leamy et de Charlevoix
sont aussi membres de la FTQ.