Harper nous fait honte à la conférence de Bali
12 décembre 2007
Jusquà tout
récemment, le premier ministre Harper et son modèle George W. Bush
niaient la réalité du dérèglement climatique causé par lactivité
humaine – ce concept étant un « complot socialiste », bien sûr.
Aujourdhui, la même comédie reprend alors quils sopposent au
consensus scientifique international sur les réductions de gaz à
effet de serre à atteindre pour éviter un emballement complet du
réchauffement. À Bali, le Canada se couvre de honte en bloquant
tout objectif chiffré de réduction des émissions et en refusant de
se commettre avant lInde et la Chine, qui émettent respectivement
10 fois et 5 fois moins de CO2 par habitant que nous. Harper
attend-il sincèrement que les pays émergents fassent des efforts
sérieux pour que le Canada emboîte ensuite le pas? Évidemment non :
tout le monde aura compris quil sagit dune tactique grossière de
sabotage de la conférence. Même le gouvernement chinois, peu connu
pour son militantisme vert, a dû faire la leçon au Canada cette
semaine. On pourrait rire de létroitesse desprit du gouvernement
Harper, obsédé par la croissance à court terme de lindustrie
pétrolière, sil nétait pas question de la survie de lhumanité à
moyen terme. Mais la conférence de Bali nest pas terminée, Harper
peut encore se réveiller et agir pour que dans cent ans, léconomie
mondiale soit viable et notre planète soit vivable. Sil sentête à
démolir la réputation internationale du Canada comme Bush a démoli
celle des États-Unis, les travailleuses et travailleurs du Canada
verront à ce quil paie un prix politique à la hauteur de son
irresponsabilité.
Claude Généreux
Secrétaire-trésorier national, Syndicat canadien de la fonction
publique (SCFP)