Péché hier… norme aujourd’hui?
4 septembre 2007
(MMQ) Les qualités journalistiques du
Journal de Québec ont
atteint les bas-fonds, la semaine dernière, avec la publication
intégrale dun communiqué de presse fourni par une organisation
sportive, sans quaucun traitement journalistique soit fait sur
ledit document.
Il y a quelque temps, le directeur des sports et le rédacteur en
chef du Journal de Québec
avaient pratiquement arraché leur chemise dans la salle de
rédaction, lorsquils avaient constaté quun journaliste
(aujourdhui à la retraite) avait copié des passages dans une revue
pour étayer lun de ses articles. Comme le journaliste navait pas
cité ses sources, on pouvait croire quil sagissait dune nouvelle
de son cru et la direction lavait accusé de plagiat. Résultat:
après de longues discussions, le journaliste avait été suspendu
pendant un mois, sans salaire, étant donné quil sagissait dune
première offense du genre.
Voilà que, la semaine passée, plus précisément
à la page 74 de la livraison du dimanche 26 août du Journal de Québec, larticle intitulé
LAssurExperts conclut son camp
avec une victoire savère une copie intégrale dun
communiqué de presse émis le 25 août par ce club de hockey junior
AAA. Cest très grave et cela doit être sanctionné.
Suspension exigée
Le rédacteur en chef de lépoque nest plus au Journal de Québec. Par contre, le
directeur des sports y est toujours.
Comme la direction du Journal de
Québec soutient depuis le début du conflit que le
Journal est fait
entièrement par des cadres du Journal de Québec, il est donc
légitime de croire quun cadre sest rendu coupable de reproduire
intégralement les six premiers paragraphes et le titre dun
communiqué fourni par le club de hockey LAssurExperts de Québec.
À la lecture du texte publié dans le Journal de Québec, le lecteur peut
croire quun journaliste a assisté au match, tandis quil nen est
rien. Cet article reproduit des commentaires, des faits et même des
citations recueillies par un relationniste de léquipe qui a un
produit à vendre et qui le fait très bien. Il ne sagit pas ici de
critiquer ce communiqué de presse, mais bien le traitement qui en
est fait par le Journal de
Québec.
Le directeur des sports du Journal de Québec est responsable de
sa section. Il en était du moins ainsi avant le conflit qui dure
depuis plus de quatre mois. Alors, puisque le plagiat était une
faute si grave il y a quelque temps, le cadre qui sest rendu
coupable dun tel acte doit absolument être sanctionné par une
suspension. À moins, bien sûr, que les cadres ne soient pas soumis
aux mêmes critères de professionnalisme et de rigueur que les
journalistes syndiqués avant le conflit… À ce moment-là, ce
serait le lecteur qui serait le grand perdant dans tout cela.
Il faut reprendre les négociations, avant que le Journal de Québec nait perdu ce qui
lui reste de crédibilité.