La CRT émet des ordonnances contre quatre personnes utilisées comme scabs par le Journal de Québec
24 août 2007
(SCFP et MMQ) En toute fin daprès-midi jeudi,
la Commission des relations du travail du Québec (CRT) a émis des
ordonnances
établissant que Quebecor/Sun Media a recouru aux services de quatre
«scabs» au Journal de
Québec, contrevenant ainsi aux dispositions du Code du travail. Lordonnance de la
CRT établit que Dominique Turcotte, directrice adjointe de la
promotion, deux messagers, Patrick Daigle et David Gaudreault et
Mathieu Roy qui signait des chroniques dans la section sportive du
quotidien ont travaillé illégalement à la publication du
Journal.
Me Yves Morin, procureur syndical, explique
qu«avant les auditions à la
Commission des relations du travail du Québec (CRT), Quebecor et
les syndicats de lImprimerie, des Bureaux et de la Rédaction du
Journal de Québec en sont arrivés à une entente concernant les
scabs. Les ordonnances
émises par la CRT sont le résultat dune entente entre les
parties.»
Denis Bolduc, porte-parole des syndicats de limprimerie, des
bureaux et de la rédaction, a réagi en déclarant que «Quebecor a triché en ayant recours à ces
personnes» pour poursuivre la publication du son journal
malgré labsence de ses 252 employés. Du même souffle, il a de
nouveau invité la partie patronale à revenir à la table de
négociation, «seul endroit où ce
conflit peut se régler».
«Ils ont triché, a ajouté
Denis Bolduc, le porte-parole de 252 employés en conflit.
En relations de travail, il est
extrêmement difficile de prendre lemployeur en défaut sur la loi
anti-scab. Aujourdhui, ce nest pas un, ni deux, ni même trois,
mais quatre scabs qui ont formellement été identifiés comme tels.
Cest une grande victoire pour nous, a-t-il poursuivi,
je dirais même que cest un
exploit.»
Par ailleurs, les syndicats ont accepté les explications fournies
par lemployeur en ce qui concernait MM Jacques Trudel, directeur
des ventes locales et régionales, et Sylvain Roy, qui travaille à
limplantation dun système à la photolithographie. Suite aux
arguments de Quebecor, les syndicats ont laissé tomber les plaintes
déposées contre ces deux hommes devant la CRT.
Rappel du lock-out au Journal de
Québec
Les employés de bureau et de la rédaction du Journal de Québec sont sous le coup
dun lock-out décrété par lemployeur le 22 avril. En solidarité
avec leurs collègues jetés sur le trottoir, les employés de
limprimerie ont voté la grève à 97%. Avant le déclenchement du
lock-out, aucun des trois syndicats navaient même demandé de
mandat de grève à leurs membres.
Depuis le 24 avril, les employés en conflit publient et distribuent
cinq jours semaine le MédiaMatinQuébec, un quotidien
gratuit, pour rappeler leur cause à la population de Québec. Aucun
piquet de grève na été érigé par les syndiqués. Depuis la
fondation du Journal de
Québec en 1967, aucun conflit de travail navait eu lieu. Il
y a un an et demi, tous les employés syndiqués du Journal avaient accepté de reconduire
la convention collective pour un an en partenariat avec lemployeur
qui faisait face à un concurrent, Le Soleil, qui passait au format
tabloïd pour mieux le concurrencer.