Les patrons ne comprennent pas la fusion municipale
7 février 2003
Dans les Laurentides, au nord de Montréal, les municipalités de
L’Annonciation, La Macaza, Sainte-Véronique et Marchand ont
fusionné. La nouvelle ville porte maintenant le nom de
Rivière-Rouge. Le 2 mars prochain, les citoyens de ces quatre
anciennes municipalités vont choisir les membres du conseil
municipal de la nouvelle ville, conseil qui sera élu pour une
période de deux ans.
Du côté syndical, les différentes unités devront elles aussi
fusionner. Mais cette fusion ne se fera peut-être pas aussi
facilement qu’on aurait pu le croire.
Si l’on en juge par la teneur de la lettre récemment envoyée par
l’avocat Claude Auclair aux syndicats des employés municipaux, le
processus de fusion semble mal compris par certains intervenants
patronaux.
« À lire certains passages de la lettre de Me Auclair, on voit
bien que l’avocat comprend mal comment se fera le regroupement des
employés municipaux », a commenté Gilbert Raymond, président du
syndicat des employés de L’Annonciation, affilié au SCFP. Il ajoute
« qu’il est vrai que, du côté du SCFP, nous avons vécu plusieurs
fusions municipales, un peu partout au Québec, ce qui n’est
évidemment pas le cas de l’administration municipale. »
Dans une lettre expédiée à Robert Delorme, conseiller syndical des
employés de Ste-Véronique et de L’Annonciation, Me Auclair demande
aux syndicats des quatre anciennes municipalités de « [s’]
entendre sur un représentant unique ». À défaut d’entente,
il écrit que « l’employeur demandera [?] à la Commission
des relations de (sic) travail, de déterminer l’unité
d’accréditation. » La lettre fait sourire Robert Delorme. «
À l’évidence, Me Auclair confond la description de l’unité qui
regroupe le personnel avec le choix qui sera fait par les employés
de la nouvelle ville. Pourtant, ce ne pas tellement sorcier,
ajoute-t-il, de la même façon que les citoyens vont choisir les
membres du conseil municipal de la nouvelle ville, les employés
municipaux vont choisir leurs représentants syndicaux et leur
organisation. C’est un processus démocratique et on ne peut pas
demander au commissaire du travail de trancher à la place des
syndiqués, comme le voudrait Me Auclair. Il confond le choix de
l’agent négociateur unique, le syndicat qui va négocier, et la
description de l’unité d’accréditation, c’est-à-dire
l’établissement de la liste des employés de la nouvelle entité.
»
De son côté, enchaîne le président du syndicat de L’Annonciation,
Gilbert Raymond, « tout ce qu’on peut souhaiter, c’est que la
création de la nouvelle ville et l’élection d’un nouveau conseil
municipal, le 2 mars, nous permettent d’avoir des interlocuteurs de
qualité dans l’avenir. »