La bannière des syndiqués est retirée
15 juin 2007
La Cour supérieure ordonne aux syndicats en
conflit du Journal de Québec de retirer leur bannière affichée sur
leur roulotte de conflit, en bordure du boulevard des Gradins, à
Québec.
Dans sa
décision rendue hier, le juge Raymond Pronovost accueille la
requête en injonction interlocutoire présentée par Quebecor, même
sil convient que le message véhiculé par les syndicats nest ni
diffamatoire, ni haineux. «Il est
vrai également, écrit-il, quil sagit dune manière habile de faire
passer son message.» Mais, conclut-il, le moyen utilisé par les syndicats vient à
lencontre de la Loi sur les droits dauteur.
Le juge soutient que les travailleurs pourront
toujours véhiculer leur message sans utiliser le logo du
Journal de Québec. La
bannière, qui était affichée depuis le 31 mai, reproduit le logo
rouge du Journal de
Québec, auquel des mentions «En kiosque», « Made in Toronto»
et «Imprimé à Mirabel» ont été ajoutées. En aucun moment durant les
procédures, la véracité du message na été attaquée par Quebecor.
La bannière a été retirée moins de deux heures après la réception
du jugement. Le juge na pas acquiescé à la demande de Quebecor qui
souhaitait quelle lui soit remise. Il ordonne également à Quebecor
de déposer 5000$ en cautionnement pour la suite des procédures.
Réactions
Sexprimant au nom des trois groupes de syndiqués en conflit au
Journal de Québec, Denis Bolduc, croit que «Quebecor devrait plutôt consacrer ses
énergies à la table de négociation, là où les vraies choses vont se
passer, plutôt que de multiplier les recours judiciaires. De toute
façon, a-t-il ajouté, cest une victoire à la Pyrrhus pour
Quebecor, le résultat net de leur démarche, cest que toute la
ville de Québec a entendu parlé de notre bannière et de notre
message depuis 15 jours.»
Rappel des événements
Les employés de bureau et de la rédaction du Journal de Québec sont
sous le coup dun lock-out décrété par lemployeur le 22 avril. En
solidarité avec leurs collègues jetés sur le trottoir, les employés
de limprimerie ont voté la grève à 97%. Avant le déclenchement du
lock-out, aucun des trois syndicats navaient même demandé de
mandat de grève à leurs membres.
Depuis le 24 avril, les employés en conflit publient et distribuent
cinq jours semaine le MédiaMatinQuébec, un quotidien
gratuit, pour rappeler leur cause à la population de Québec. Aucun
piquet de grève na été érigé par les syndiqués. Depuis la
fondation du Journal de Québec en 1967, aucun conflit de travail
navait eu lieu. Il y a un an et demi, tous les employés syndiqués
du Journal avaient accepté de reconduire la convention collective
pour un an en partenariat avec lemployeur qui faisait face à un
concurrent, Le Soleil, qui
passait au format tabloïd pour mieux le concurrencer.