La balle est dans le camp des conservateurs
16 avril 2007
Les grandes centrales syndicales du Québec,
FTQ, CSN et CSQ, de même que le Congrès du travail du Canada (CTC)
joignent leur voix à celle des groupes de chômeurs, le Conseil
national des chômeurs et chômeuses(CNC), pour saluer la réforme
majeure du programme dassurance-emploi mise de lavant par les
trois partis dopposition à la Chambre des communes.
Redonner la dignité aux chômeurs
«Nous invitons instamment les conservateurs à saisir la balle au
bond et à recommander ladoption du projet de loi C-269 en
troisième lecture pour redonner aux chômeurs leur dignité et
surtout lespoir de sortir de la pauvreté dans laquelle des
circonstances indépendantes de leur volonté les a plongés», a
demandé dentrée de jeu la présidente de la Confédération des
syndicats nationaux (CSN), Claudette Carbonneau, en marge de
louverture à Ottawa de la nouvelle session à la Chambre des
communes.
Un consensus historique
Les dirigeants syndicaux, de concert avec le porte-parole du
Conseil national des chômeurs, ont profité de la présence des trois
chefs des partis dopposition pour souligner leur consensus
historique sur des réformes essentielles à apporter pour rétablir
les droits de milliers de chômeurs à des prestations équitables.
Une partie de la solution
«Les travailleurs qui perdent leur emploi ont le droit de
pouvoir compter sur une marge de manuvre décente le temps de se
trouver un nouvel emploi ou de bénéficier de programmes daide au
replacement ou de mise à la retraite», a fait valoir pour sa
part le président de la Fédération des travailleurs et
travailleuses du Québec (FTQ), Henri Massé.
«Cette réforme doit retenir toute notre attention, au moment
même où des dizaines de milliers de travailleurs perdent leur
emploi dans le secteur manufacturier, une saignée dont on ne voit
pas encore la fin au moment où on se parle. Dans ce contexte
difficile, le gouvernement a plus que lobligation morale
daméliorer le système pour donner un coup de main. Pour nous il
sagit dune petite partie de la solution aux problèmes qui
touchent nos membres, mais une partie essentielle tout de
même», a ajouté le président de la FTQ.
Rappelons que le projet de loi C-269, initialement présenté par le
Bloc québécois, a été remanié en comité parlementaire avec
lassistance du NPD et du Parti libéral afin de pouvoir présenter à
la Chambre des communes une formule de compromis qui aurait
lassentiment de la majorité des parlementaires.
Un certain répit pour les chômeurs
«Cette formule de compromis, preuve éloquente de la capacité des
partis dopposition à travailler ensemble dans lintérêt des
travailleurs, touche à des points sensibles tels la diminution de
70 heures des critères dadmissibilité, lélimination du délai de
carence, lajout de cinq semaines de prestation et la couverture
augmentée de 55% à 60% du salaire assurable, calculée sur les 12
meilleures semaines. Les travailleurs qui perdent leur emploi, mais
également les travailleurs saisonniers devraient y trouver un
certain répit», a indiqué le président de la Centrale des
syndicats du Québec (CSQ), Réjean Parent.
Sortir de la pauvreté
Même sil reconnaît que les changements proposés ne rejoignent pas
complètement les demandes traditionnelles des centrales syndicales
et des groupes de chômeurs, le porte-parole du Conseil national des
chômeurs (CNC), Pierre Céré, y voit un effort significatif dans la
bonne direction, particulièrement en ce qui a trait à la situation
économique des chômeurs.
«Faut-il rappeler que moins de 50 % des chômeurs ont
présentement droit à des prestations dassurance-emploi. Cest là
une des raisons majeures pour laquelle des milliers de Canadiens se
trouvent dans une situation de pauvreté à chaque année. On ne peut
se permettre, comme société avancée, que tant de personnes passent
à travers les mailles du filet et deviennent les laissés-pour-
compte dun système conçu à lorigine pour leur venir en aide»,
a insisté Pierre Céré.
Un enjeu de campagne électorale?
Les dirigeants syndicaux et le porte-parole du CNC sentendent pour
dire que cette réforme, si elle devait ne pas être adoptée,
deviendrait un enjeu majeur de la prochaine période électorale.
«Et nous comptons prendre tous les moyens à notre disposition
pour que cet enjeu ait le maximum de visibilité dici là»,
ont-ils conclu.