Les cols bleus de Laval portent plainte au Conseil des services essentiels
28 février 2007
Dans un geste sans précédent dans le monde
municipal, un syndicat a déposé une plainte contre la direction
d’une Ville devant le Conseil des services essentiels. Le syndicat
des cols bleus de Laval, affilié au SCFP, estime en effet que
l’administration municipale a effectué un lock-out déguisé,
l’équivalent d’un ralentissement de travail, en remerciant, le 9
février dernier, 15 employés temporaires embauchés pour travailler
au déneigement des rues et des trottoirs. Ce faisant, la Ville de
Laval aurait mis en danger la sécurité des citoyens. Les parties
seront aujourd’hui en séance de médiation. En cas d’échec, la
plainte sera entendue à 14 heures demain à la Tour de la Place
Victoria.
Rappelons que, cinq jours après ces mises à pied, nous subissions
la plus importante chute de neige de l’hiver. Pour le syndicat, ces
renvois – en pleine saison hivernale – étaient injustifiés et ont
privé la population de Laval d’un service pour lequel elle paie.
«Dix jours plus tard, les petites rues étaient encore pleines de
neige et les trottoirs impraticables. Si on avait effectué des
moyens de pression, le Conseil des services essentiels serait
immédiatement intervenu. Nous allons voir si la même règle
s’applique quand l’employeur ralentit volontairement les
travaux», note Martin Gagnon, président du syndicat.
Les représentants syndicaux souhaitent que les
citoyens comprennent la situation des employés attitrés au
déneigement. «La Ville coupe dans le personnel au début de
février, ce qui nous prive des ressources humaines nécessaires pour
livrer la marchandise. Les citoyens deviennent impatients – et on
les comprend – mais ils se trompent de cible : les responsables
sont à l’Hôtel de Ville, pas dans les camions de déneigement»,
de conclure Martin Gagnon.