Lancement d’une nouvelle coalition visant à sortir le gaz des bâtiments au Québec
5 avril 2023
La nouvelle coalition Sortons le gaz! a lancé, hier matin, une toute première campagne pour accélérer l’abandon du gaz fossile (dit naturel par l’industrie) dans les bâtiments du Québec. Réunissant des organisations environnementales, syndicales et citoyennes, cette coalition s’emploie à contrer la désinformation sur ce combustible fossile en alertant la population québécoise sur les différents risques associés à son utilisation. Dévoilant pour l’occasion un site Web et l’identité visuelle de sa campagne de sensibilisation intitulée Le gaz : naturellement risqué, la coalition s’attaque aux mythes répandus par l’industrie gazière, en insistant sur les risques pour la santé des populations, pour l’environnement et pour les finances de maintenir le gaz dans nos demeures et lieux de travail. Elle propose aussi des solutions de rechange plus sûres et plus écologiques.
« Nous ne pouvons plus rester inactif(ive)s face à l’urgence climatique. Il faut dès maintenant entreprendre une transition juste qui ne laissera personne derrière. Il y a actuellement peu d’endroits aussi bien positionnés que le Québec pour réduire l’utilisation des énergies fossiles. Nous avons la possibilité et la capacité de le faire, il ne manque que de la volonté politique. La société civile, les travailleuses et travailleurs et plusieurs élu(e)s sont prêt(e)s et agissent. Le statu quo n’est pas une option, une transformation doit commencer dès maintenant si l’on veut atteindre les objectifs de réduction des GES du Québec », de dire Emmanuel Patola, comité environnement du SCFP-Québec.
Risques pour le climat et l’environnement
Malgré les efforts marketing des distributeurs gaziers pour verdir l’image de leur produit, la coalition rappelle que le gaz distribué au Québec est à 99 % d’origine fossile et à plus de 80 % issu de la fracturation hydraulique. Le gaz brûlé dans les bâtiments représente 7 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre du Québec et 63 % des émissions du secteur des bâtiments, soit l’équivalent de celles générées par 1,6 million de véhicules. Pour les membres de la coalition , « il ne fait plus aucun doute que le gaz est risqué pour le climat et l’environnement, et ce, de la fracturation à la consommation. Face à l’urgence, il faut agir de manière responsable et abandonner cette énergie destructrice ».
Risques pour la santé
Plus de 80 % des études publiées à ce jour démontrent une association claire entre la fracturation hydraulique et plusieurs impacts sur la santé humaine. Il est aussi démontré que les cuisinières au gaz augmentent les risques de développer des problèmes pulmonaires et cardiaques et émettent des polluants même lorsqu’elles ne sont pas allumées. Pour les professionnel-le-s de la santé qui soutiennent la campagne, « sortir le gaz des bâtiments contribuerait à améliorer la santé humaine et celle de l’environnement dans lequel nous vivons ».
Risques pour les finances personnelles et publiques
Le gaz est entièrement importé de l’Ouest canadien et des États-Unis, ce qui renforce la dépendance du système énergétique québécois envers un marché mondial des énergies fossiles sur lequel notre gouvernement n’a aucun contrôle, tant sur le plan des approvisionnements que des prix. Considérant la volatilité de ces derniers, la coalition souligne « qu’en fonction de facteurs économiques etpolitiques, ces prix du gaz pourraient fluctuer considérablement, entraînant par le fait même de mauvaises surprises aux consommateurs et consommatrices ».
Accélérer le mouvement pour la décarbonation des bâtiments
Par cette campagne, la coalition souhaite également soutenir les municipalités qui s’engagent pour la décarbonation des bâtiments et accroître la pression sur le gouvernement québécois afin que celui-ci réglemente pour interdire le raccordement de tout nouveau bâtiment au réseau gazier, de même que le renouvellement des équipements existants fonctionnant à cette énergie fossile. Les citoyens et citoyennes sont donc invité-e-s à appuyer la campagne en signifiant sur le site Web leur refus du gaz dans leur domicile. Ils et elles sont également incité-e-s à envoyer des courriels à leurs conseils municipaux et élu-e-s à l’échelle québécoise à l’aide d’un formulaire automatisé.
Il est temps que le Québec se mette en mode solution
Pour les membres de la coalition, il ne fait aucun doute qu’en combinant sobriété, efficacité énergétique et une saine gestion de la demande de pointe grâce à des technologies matures et prêtes à l’emploi, le Québec peut dès maintenant entamer la conversion complète des systèmes de chauffage, de cuisson et de séchage au gaz vers le tout électrique. Les membres de la coalition rappellent que « l’abandon du gaz dans les bâtiments ne se fera pas en un jour. En effet, même si on appliquait aujourd’hui 100 % de ses recommandations, la conversion des bâtiments à l’électricité ne pourrait pas être achevée avant 2046 en suivant le cours naturel de remplacement des équipements ».
Pour plus d’info: sortonslegaz.com