L’INDÉCENTE FACE CACHÉE DE LA SQDC
Ce que vous devez savoir :
La Société québécoise du cannabis a engrangé un bénéfice net
de plus de 66 millions $ au dernier exercice. Ça paraît bien.
Voici l’envers de la médaille.
Le Syndicat des employé(e)s de la SQDC regroupe plus de 300 salarié(e)s réparti(e)s dans 26 succursales au Québec.
Depuis maintenant trois ans, les travailleurs et travailleuses donnent des conseils professionnels, factuels et éducatifs concernant la consommation de cannabis et autres produits apparentés. Ils et elles sont chargés d’informer et d’éduquer les consommateur(trice)s sur les moyens de minimiser les impacts du cannabis sur leur santé, mandat officiel de cette société d’État.
Les conseiller(ère)s jouent un rôle important de sensibilisation à la consommation responsable de ces produits auprès d’une clientèle très diversifiée. Leurs conditions de travail doivent en tenir compte et se comparer à celles des autres sociétés d’État.
Parmi les principales demandes du syndicat, notons les salaires qui se comparent à ceux du secteur du commerce de détail plutôt qu’à ceux d’une société d’État. Les syndiqué(e)s gagnent, à l’embauche, 17 $/h.
60 % des emplois à la SQDC sont de type surnuméraire, ce qui signifie des horaires instables, un revenu imprévisible, l’impossibilité de participer au programme d’assurance, une conciliation travail-vie personnelle difficile et la nécessité d’un deuxième emploi, entre autres.
L’employeur a accordé à la moitié des employé(e)s à temps partiel une maigre garantie minimale de 20 heures de travail hebdomadaire. En retour, ces derniers doivent être disponibles six jours par semaine pour travailler.
La négociation en vue du renouvellement des conventions collectives est empreinte de fermeture sur la question salariale de la part de la SQDC qui demeure sur ses positions.
Le climat de travail se dégrade
Depuis environ deux mois, ces syndiqué(e)s du SCFP exercent des moyens de pression en ne portant plus les vêtements de travail de couleur noire exigés par la société d’État. Ils et elles expriment ainsi leur impatience et l’importance de leurs revendications.
Ce moyen de pression, plutôt symbolique, semble avoir provoqué la colère des dirigeant(e)s de la SQDC au point où, le 14 mai dernier, l’employeur a suspendu pour une durée indéterminée le président du syndicat ainsi que de la vice-présidente. Motif allégué : on leur reproche d’avoir porté respectivement un bermuda et une robe!
Le climat de travail s’est sans surprise dégradé par la suite.
En effet, plus de 75 autres salarié(e)s ont également connus ce sort pour les mêmes raisons. Aux dires de l’employeur, le port de ces vêtements serait une source de danger au travail… Certain(e)s employé(e)s ont même été suspendu(e)s pour avoir remonté le bas de leur pantalon!
Dans plus d’une quinzaine de succursales, la SQDC a ainsi renvoyé la totalité des travailleurs et travailleuses laissant la direction de celles-ci effectuer leur travail. Dans la région de Québec, la SQDC a carrément fermé les portes d’une de ces succursales.
Les syndiqué(e)s du SCFP à la SQDC réclament des conditions de travail décentes alors que celle-ci refuse de leur octroyer des salaires et des avantages similaires à ceux offerts dans d’autres sociétés d’État comparables. Ces personnes salariées refusent d’être les enfants pauvres des sociétés d’État.
Des salaires et des conditions décents,
c’est une question de dignité.
Un message des conseillères et des conseillers de la SQDC membres du SCFP