Lettre ouverte sur le régime public et universel d’assurance-médicaments : les élu(e)s du Québec doivent répondre aux attentes de leurs électeurs
4 mai 2022
Depuis de nombreuses années, des groupes de la société civile réclament une assurance-médicaments publique et universelle. La FTQ et le SCFP mènent d’ailleurs cette bataille depuis de nombreuses années. Au lendemain de l’annonce de collaboration entre le Parti libéral du Canada et le NPD, certains politiciens à Ottawa comme à Québec ont manifestés leur opposition à cette idée. Or, les résultats d’un sondage réalisé par CROP pour le SCFP-Québec auprès de 1500 électrices et électeurs du Québec devraient les amener à revoir leur position.
Au Québec, plusieurs affirment que le régime en place est généreux et l’un des meilleurs au monde. Or, lorsqu’on se compare aux autres pays de l’OCDE, nous sommes au Québec parmi ceux qui paient le plus cher pour leurs médicaments. D’ailleurs, la pression financière est bien sentie par les répondants de notre sondage, même pour ceux qui possèdent une assurance collective. Ils sont en effet 10% à ne pas pouvoir acheter certains médicaments d’ordonnance pour des raisons de coûts et 20% de ce même échantillon doit sauter des doses pour économiser. C’est 43% d’entre eux qui nous ont dit que l’achat de médicaments a un impact « assez » ou « très important » sur le budget de leur ménage.
Par conséquent, on ne peut pas être étonné de constater que la très vaste majorité de nos répondants appuie l’idée d’un régime public et universel d’assurance-médicaments. 79% des répondants affirment que nous devrions faire comme les autres pays qui ont une assurance-maladie et y inclurent les médicaments d’ordonnance. 4 personnes sur 5 s’accordent sur le fait qu’un tel régime permettrait d’améliorer la santé des gens au Québec et 84% voient dans l’augmentation des coûts de médicaments une source d’inégalité.
Questionnés sur le contexte politique, on voit que les Québécois veulent que leurs politiciens trouvent une solution qui puisse mener à la mise en place d’un tel régime, ils sont 77% à souhaiter que le fédéral et le provincial collaborent en ce sens. Et alors que se dessine la campagne électorale provinciale de l’automne prochain, 71% des répondants espèrent que les candidates et les candidats alors en course discuteront de cet enjeu.
On peut conclure sur un constat, si vous êtes une politicienne ou un politicien du Québec, que vous siégiez à Ottawa ou à Québec, les gens qui votent pour vous appuient par une très grande majorité la mise en place d’un régime public et universel d’assurance-médicaments. Alors si vous souhaitez vraiment faire la preuve que vous travaillez pour la population, et non pour les actionnaires des compagnies pharmaceutiques, il est temps de vous mettre au travail et de livrer la marchandise.
Frédéric Brisson
secrétaire général du SCFP-Québec
Pour accéder au dossier de la FTQ sur l’assurance-médicaments, cliquez ici :
https://assurance-medicaments.ftq.qc.ca/lassurance-medicaments-pourquoi