La FTQ commente le plan santé de la CAQ
29 mars 2022
La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) veut bien être optimiste, mais elle considère qu’il y a beaucoup de vœux pieux dans le plan du ministre de la Santé, Christian Dubé. S’il faut saluer l’effort du ministre Dubé, la FTQ est inquiète en ce qui a trait à la réalisation de ce plan ambitieux. La centrale ne voit pas comment le ministre va réaliser son virage en raison du sous-financement de son plan santé. Par ailleurs, en faisant une plus grande place au privé, Québec prépare une autre crise dans les établissements qui vont perdre du personnel en raison de meilleures conditions de travail au privé.
«Le sous-financement des services publics, particulièrement en santé, nous fait dire que malgré les bonnes intentions du ministre, ce dernier n’a pas les moyens de ses ambitions. Ce que met sur la table le gouvernement, c’est à peine plus que l’augmentation des coûts de système la première année et à peine l’augmentation de ces mêmes coûts de système les années suivantes. À quoi bon rénover la toiture lorsque la fondation de la maison est fissurée? Tous reconnaissent qu’une fois pris en charge par le réseau, le patient obtient les services auxquels il a droit, c’est principalement la première ligne qui ne répond pas aux besoins, d’où les longues heures d’attente dans les urgences», déclare le président de la FTQ, Daniel Boyer.
Les différents gouvernements ont abandonné la première ligne. Par exemple, le modèle des CLSC, montré en exemple partout dans le monde, n’a jamais été développé à sa pleine capacité. «Les personnes qui se sont succédé ont présenté toutes sortes de projets qui ont tous été des échecs. Pourtant, la solution nous pend au bout du nez: confier aux CLSC le travail pour lequel ils ont été créés, faire de la première ligne», ajoute le président.
«En ce qui a trait au privé, tout ce que va faire le gouvernement, c’est d’accélérer la crise dans les établissements en favorisant la migration des travailleuses et travailleurs vers le privé en raison de meilleures conditions de travail. Détourner les fonds publics pour favoriser le privé n’est pas la meilleure des idées… Tout cet argent doit plutôt être consacré à améliorer les services publics, tout en investissant pour l’attraction et la rétention du personnel en bonifiant les conditions d’exercice d’emploi et de rémunération», de mentionner le président de la FTQ, Daniel Boyer.
«Le ministre Dubé annonce un plan de décentralisation du système de santé et des services sociaux. Bravo! Mais comment cela va-t-il s’articuler? Il faut changer la culture de l’organisation, pas juste nommer un PDG dans chaque établissement. La centralisation, on le sait, a été une catastrophe que nous avons non seulement dénoncée, mais aussi prédite lorsque les libéraux l’ont mise en place. Afin de bonifier son plan, le gouvernement devra s’asseoir avec les représentants des travailleuses et travailleurs afin d’ouvrir un véritable dialogue social. Nos organisations font partie de la solution», conclut le président de la FTQ.
La FTQ, la plus grande centrale syndicale au Québec, représente plus de 600 000 travailleurs et travailleuses.