Air Canada se pousse avec l’argent du fédéral, laissant en plan des milliers de travailleurs, selon le SCFP
18 janvier 2021
Le syndicat qui représente 9 000 agents de bord d’Air Canada affirme que le transporteur aérien empoche l’aide salariale fédérale afin d’améliorer son bilan, en laissant en plan des milliers d’employés.
Le 13 janvier, Air Canada a annoncé 1400 mises à pied supplémentaires, dont 700 agents de bord actifs de sa ligne principale et 100 autres chez Air Canada Rouge qui sont membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). Ceux-ci s’ajoutent aux milliers d’autres qui ont été mis à pied depuis que la pandémie a frappé l’industrie en mars 2020.
Depuis des mois, le syndicat soutient que les membres mis à pied devraient recevoir la subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC); c’est d’ailleurs la raison d’être de celle-ci. Mais Air Canada soutient qu’elle n’utilisera, pour avoir accès à cette subvention, que les employés encore en service actif, qui ne représentent qu’une fraction de l’effectif réel de la compagnie.
«On a créé la SSUC pour que les travailleurs puissent retrouver un emploi lorsque l’économie rebondira», explique le président de la composante Air Canada du SCFP, Wesley Lesosky. «Pourquoi Air Canada refuse-t-elle l’argent qu’on lui offre pour aider les travailleurs qui l’ont bâti à conserver leur emploi? Et pourquoi le gouvernement autorise-t-il Air Canada à se pousser avec l’argent de la subvention, à l’utiliser pour améliorer son bilan, tout en laissant ses employés en plan?»
Air Canada est la seule grande compagnie aérienne canadienne à refuser l’accès à la SSUC à sa main-d’œuvre inactive. WestJet, Air Transat et Sunwing ont toutes accès à cette subvention depuis le printemps 2020. Elles savent que c’est la bonne chose à faire pour leurs employés et les proches de ceux-ci.
«La SSUC existe pour aider les entreprises à éviter les licenciements massifs, poursuit M. Lesosky. Mais Air Canada veut avoir le beurre et l’argent du beurre: elle veut pouvoir empocher la subvention tout en continuant de nous licencier. C’est une mascarade, purement et simplement, et le fédéral la laisse faire. Pourquoi le gouvernement a-t-il autorisé les grandes entreprises à se prévaloir de cette subvention sans aucune condition pour garantir la protection des travailleurs mis à pied?»
Les travailleurs qui conservent leur emploi grâce à la SSUC conservent aussi leurs avantages sociaux, chose importante pendant une pandémie. La SSUC leur permet aussi de travailler périodiquement sans pénalité, ce qui n’est pas possible pour un travailleur mis à pied et contraint à demander l’assurance-emploi.