«Ben oui, c’est la faute des syndicats si les préposées aux bénéficiaires sont sous-payées… on se croirait au festival Juste pour rire»
17 avril 2020
La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) est ulcérée par les propos du premier ministre, qui, depuis plusieurs jours, met sur le dos des syndicats et de la négociation du secteur public le fait que les préposées aux bénéficiaires soient sous-payées.
«Qu’est-ce qui empêche le gouvernement de bien payer les préposées aux bénéficiaires? Rien. Ça fait des années que nous décrions les conditions d’exercice d’emploi et de rémunération de ces travailleurs et travailleuses et que nous disons aux élus que c’est tout le système qui va éclater si rien n’est fait. Eh bien, on est rendu là», déclare Daniel Boyer, président de la FTQ.
«Quant à la négociation, nos organisations ont toujours été prêtes à discuter d’une bonification des salaires, mais pas n’importe comment. Et puis il n’y a pas que les salaires, il faut ajouter des bras dans nos établissements, créer de nouveaux postes et améliorer les conditions d’exercice d’emploi. Pas seulement pour les proposées, mais aussi pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses, dont les bas salariés du secteur public, comme celles et ceux de l’entretien ménager ou qui travaillent en cuisine, pour ne nommer que ceux-là», ajoute Daniel Boyer.
«Québec aime bien parler de la négociation en cours, mais encore faudrait-il que le Conseil du trésor réponde à nos demandes. Le 11 décembre dernier, nous avons présenté au gouvernement une structure salariale qui répond très exactement à la problématique des préposées aux bénéficiaires. Oui, le 11 décembre, soit bien avant toute la crise de la COVID-19. Alors, que le gouvernement ne vienne pas nous dire que c’est notre faute. Québec devrait plutôt s’excuser auprès des travailleuses et travailleurs qui prennent soin de nous», conclut le président de la FTQ.
La FTQ, la plus grande centrale syndicale au Québec, représente plus de 600 000 travailleurs et travailleuses.