Exactement un an après le début des audiences devant le Conseil canadien des relations industrielles pour déterminer les services essentiels, les débardeurs votent de nouveau pour la grève tout en attendant la décision de celui-ci. Les auditions ont pris fin en octobre dernier.

« C’est certainement une des plus longues audiences sur les services essentiels dans l’histoire du pays du seul fait de la stratégie dilatoire des employeurs maritimes qui ont présenté 23 témoins dans l’unique but de retarder l’obtention du droit de grève tant qu’une décision n’est pas rendue », d’expliquer Michel Murray, conseiller syndical du SCFP.

Mardi, pour une troisième fois au cours de la dernière année, les débardeurs, représentés par la section locale 375 du SCFP, ont voté à 99,41 % pour des moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève.

« Les enjeux sont grands à la table de négociation. Les horaires de travail de nos débardeurs, tant jeunes qu’anciens, sont dépassés, pas adaptés à la réalité contemporaine de la conciliation travail/vie familiale et ils doivent être complètement revus. Les compagnies maritimes nous voient comme des pompiers ou des urgentologues, comme si le conteneur risquait de mourir sur les quais si l’on ne s’en occupe pas tout de suite. Le succès du port de Montréal est grandement dû au travail des femmes et des hommes membres de notre syndicat et nous entendons bien que cela se reflète dans notre future convention collective », d’ajouter Martin Lapierre, président du syndicat.

D’ailleurs, pas plus tard que la semaine dernière, l’Association des employeurs maritimes a été déboutée, une deuxième fois, dans sa tentative d’obtenir la récusation d’un membre du tribunal qui s’était penché sur les services essentiels à maintenir en cas de grève. La Cour d’appel fédérale a rejeté sa requête, comme l’avait fait avant elle le Conseil canadien des relations industrielles (CCRI).

Le Syndicat des débardeurs regroupe 1125 membres qui travaillent au port de Montréal.