Mandat de moyens de pression à la Régie intermunicipale d’incendie de Saint-Constant et Sainte-Catherine
4 novembre 2019
Les employés cols blancs de la Régie intermunicipale d’incendie de Saint-Constant et Sainte-Catherine se sont dotés d’un mandat de moyens de pression vendredi dernier, 1er novembre. Après plus de deux ans et demi d’une négociation complètement stérile, ils ont décidé de faire ainsi savoir que leur patience atteint ses limites.
«Depuis le début des négociations en mars 2017, la partie patronale a fait traîner le processus en longueur d’une multitude de façons et n’a fait preuve d’aucun empressement, d’aucune volonté de régler. Elle ne semble pas prendre au sérieux son obligation de négocier une convention collective. Nous avons laissé la chance au coureur à maintes reprises, mais là, il est temps de passer à autre chose», a expliqué Jacques Samuel, conseiller syndical au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).
«Le 17 octobre dernier, nous nous sommes rendus au conseil d’administration de la Régie pour expliquer posément dans quelle impasse nous nous trouvons. On nous a promis un dénouement rapide. Depuis, nous nous sommes adressés à la partie patronale pour reprendre les travaux, mais elle n’a pas daigné nous répondre ni même nous envoyer un accusé de réception», de préciser le conseiller syndical.
Les employés en question œuvrent à titre d’adjointe administrative, adjointe à la comptabilité, réceptionniste, technicien en prévention des incendies et technicien juridique. Ils sont membres de la section locale 5322 du SCFP.
Le syndicat a été accrédité officiellement le 20 février 2017. Rapidement, les parties ont tenu une première rencontre de négociation, soit le 17 mars 2017. Ensuite, une série de sept rencontres ont eu lieu entre le 4 septembre et le 14 décembre 2017.
D’autres rencontres ont eu lieu le 22 février et le 15 mars 2018. Au terme de ces rencontres, le syndicat a été forcé de constater que la partie patronale n’était clairement pas intéressée à conclure une entente. Le directeur a avisé plusieurs membres de l’exécutif qu’il n’était aucunement pressé de régler et que la négociation avec les pompiers était sa priorité. Le syndicat a donc décidé de déposer une demande de conciliation.
Par la suite, les représentants patronaux ont tardé à proposer des dates de disponibilité au médiateur nommé par le ministre du Travail. Une première date avait finalement été arrêtée au 15 juin 2018, soit quatre mois après la demande de médiation. Malheureusement, cette rencontre a dû être reportée sur demande de la partie patronale. La première rencontre a donc eu lieu le 7 septembre 2018, et la seconde, à l’automne 2018. Les parties ont tenté de fixer des rencontres ultérieures, mais cela a été impossible: la partie patronale, à répétition, a prétexté la nécessité de consulter le conseil d’administration au sujet de l’avenir de la Régie.
À la fin du printemps 2019, constatant la lenteur excessive et exceptionnelle du processus, le syndicat a proposé de procéder par une première étape portant uniquement sur les augmentations salariales. L’employeur, semblant ouvert à l’idée, a demandé un nouveau délai pour pouvoir consulter le conseil d’administration.
Quelques semaines plus tard, l’employeur a soumis au syndicat une proposition dite «finale» portant non seulement sur les salaires mais aussi sur l’ensemble de la convention collective. Cette offre comportait une série de reculs majeurs par rapport aux aspects qui avaient déjà fait l’objet de consensus entre les parties. En particulier, elle prévoyait des augmentations salariales annuelles inférieures à celles consenties aux cadres et aux pompiers, ce qui est inacceptable pour des raisons évidentes d’équité.
Comptant plus de 119,300 membres au Québec, le SCFP représente environ 70% de l’ensemble des employés municipaux au Québec, soit environ 34,500 membres.