Enquête sur la prime des psychologues: les faits saillants
27 juin 2019
Le 7 mai dernier, la FTQ (dont le SCFP), l’APTS, la CSN et la CSQ ont fait parvenir un questionnaire à leurs membres psychologues des réseaux publics de la santé, des services sociaux et de l’éducation. L’objectif était de recueillir des informations sur leurs conditions salariales, leur motivation à travailler également dans le secteur privé et leur appréciation des primes de rétention qui leur sont versées. Ce questionnaire a suscité beaucoup d’intérêt puisque le taux de réponse a été de 60%.
Voici les principaux constats qui ressortent de l’enquête.
- L’ampleur du phénomène des psychologues du réseau des services publics qui partagent leur temps avec une pratique dans le secteur privé est confirmée par l’enquête. Les résultats indiquent que 39% des répondantes et répondants sont dans cette situation; de ce nombre, 85% exercent à leur compte.
- Pour 76% de celles et ceux dans cette situation, l’augmentation des revenus est parmi les trois principales motivations à travailler à l’extérieur du réseau des services publics. Les autres motivations fréquemment mentionnées sont l’autonomie, la flexibilité, la valorisation et la diversité des cas que l’on retrouve dans le privé.
- Au total, 84% des psychologues ayant participé à la consultation considèrent que le salaire, incluant les primes, est peu compétitif par rapport à celui du secteur privé et est insuffisant considérant leurs responsabilités et le nombre d’années d’études.
- Les primes ont actuellement un impact positif sur la rétention, mais auraient un impact encore plus déterminant si elles étaient bonifiées.
- Le salaire est un incitatif à travailler dans le réseau des services publics pour seulement 15% des personnes participantes. Dans l’ordre, les principales motivations sont :
- les autres conditions de travail que le salaire telles que le régime de retraite, le congé de maternité, les vacances, etc.;
- le milieu de travail stimulant et la présence de collègues;
- le type de clientèle;
- la stabilité d’emploi.
- Outre le salaire, la consultation a également dévoilé que les conditions de pratique qui se dégradent au fil des ans amènent les psychologues à travailler davantage dans le secteur privé.
- Les difficultés d’attraction et de rétention accentuent la pénurie de main-d’œuvre et limitent l’accès aux services pour la population. Incidemment, pour combler le manque de psychologues dans le réseau des services publics, beaucoup de références sont dirigées vers le secteur privé.
La forte participation et l’aspect représentatif des répondantes et répondants des réseaux des commissions scolaires et de la santé et des services sociaux donnent une grande légitimité aux constats que dressent les organisations syndicales. Cela permettra de poursuivre les représentations au Conseil du trésor dans le cadre des travaux du comité paritaire. Rappelons que ce comité a pour mandat d’évaluer la pertinence de maintenir les primes de rétention qui sont actuellement versées aux psychologues.