Décès d’un employé à l’ONF : était-ce évitable?
21 décembre 2018
C’est avec grande tristesse que les employés de l’Office national du film (ONF) ont vécu la mort d’un de leurs collègues de travail, lundi dernier.
Est-ce que la présence d’un défibrillateur aurait pu sauver la vie cet employé? C’est la question que se pose le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) qui représente les employés techniques et cléricaux de l’ONF.
«Quand l’employé en question a été pris d’un malaise cardiaque et s’est effondré, un appel au 911 a été logé. Le répondant a demandé s’il y avait un défibrillateur ; et malheureusement, il n’y en avait pas. Le travailleur a succombé à son malaise, malgré les efforts incroyables de ses collègues qui ont tenté les manœuvres de réanimation », d’expliquer Chantal Bourgeois, conseillère syndicale au SCFP.
Pourtant, cela fait plus de quatre ans que des employés réclament des défibrillateurs. Selon la conseillère, des demandes en ce sens ont été faites à maintes reprises auprès des représentants patronaux, mais la direction de l’ONF a toujours refusé.
Bien qu’aucune loi relative à la santé-sécurité au travail n’oblige l’employeur à se procurer des défibrillateurs, la conseillère syndicale croit que la présence d’un de ces appareils aurait pu changer le destin de cet employé.
Le président du syndicat des techniciens trouve inconcevable qu’il n’y ait pas de normes obligatoires à respecter en matière de présence de défibrillateur dans les lieux de travail.
« C’est triste que l’employeur ait choisi de ne pas se procurer de défibrillateur. C’est encore plus triste qu’aucune règle ne l’oblige à le faire. La règle, c’est qu’il n’y a pas de règle. On impose des extincteurs, des gicleurs pourtant il n’y a rien qui force un employeur à s’équiper d’un défibrillateur. C’est aberrant ! », de dénoncer Luc Léger, président du Syndicat général du cinéma et de la télé SGCT-SCFP 4835.
M Léger espère que la mort de son collègue ne sera pas vaine. Il souhaite qu’il y ait un débat sur cet enjeu de santé-sécurité pour éviter que ne se reproduise ce dont ses collègues et lui ont été témoins lundi dernier.