Le gouvernement doit profiter de l’expertise de la SAQ
7 septembre 2017
Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) propose de confier à une société d’État les tâches d’acheter, de distribuer et même de vendre le cannabis au Québec après sa légalisation.
Le SCFP suggère également de confier ces tâches à la Société des alcools du Québec (SAQ), qui possède déjà l’expertise, la main-d’œuvre, les installations et les équipements pour réaliser le travail. Elle pourrait mettre sur pied des succursales distinctes, pour bien séparer vente de cannabis et vente d’alcool.
Le SCFP va déposer son mémoire à la ministre Lucie Charlebois dans le cadre de la consultation sur l’encadrement du cannabis, de passage à Montréal le 8 septembre.
La réflexion du SCFP tient compte des objectifs de santé publique poursuivis par le gouvernement du Québec. Ces objectifs ont de meilleures chances d’être atteints en laissant à une société d’État le contrôle de la distribution du cannabis et de ses produits dérivés.
«La SAQ a fait la preuve au fil des années qu’elle peut distribuer et vendre de l’alcool dans le respect des lois et des règles de santé publique. Elle pourrait facilement appliquer la même rigueur au cannabis et à ses produits dérivés», estime Denis Bolduc, président du SCFP-Québec.
Les 850 employés des centres de distribution de la SAQ traitent déjà 8500 conteneurs maritimes et 3000 remorques de camion chaque année pour acheminer l’alcool aux points de vente partout dans la province. Ils pourraient rapidement adapter ce réseau à la distribution de cannabis.
Dans un premier temps, le SCFP propose la création d’un département distinct de la SAQ dédié à la distribution de cannabis qui relèverait du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).
Les revenus excédentaires générés par ce département pourraient être retournés au fonds dédié à l’éducation et la prévention que le gouvernement souhaite mettre sur pied.
En ce qui concerne la vente au détail du cannabis, le SCFP déconseille de la confier à des organismes sans but lucratif comme le suggèrent des intervenants. Ces organismes pourraient être tentés d’entrer en concurrence entre eux pour hausser leurs ventes, ce qui favoriserait la consommation de cannabis au détriment de la santé publique.
«Rien n’empêche la SAQ de créer un département qui pourrait porter un nom différent, avoir un conseil d’administration indépendant et être redevable au MSSS», peut-on lire dans le mémoire du SCFP.
Comptant plus de 115,000 membres au Québec, le SCFP représente quelque 3800 membres dans les sociétés d’État et organismes publics québécois.