Un grand chamboulement qui éloignerait les services des patients
29 septembre 2016
Pour les syndicats FTQ du réseau de la santé du Québec, le projet Optilab tel que présenté ce mercredi est annonciateur de nouveaux échecs et de nouveaux reculs. Selon eux, ce projet de centralisation extrême des laboratoires médicaux du réseau public dégarnirait les régions, éloignerait grandement les services des patients et multiplierait les risques et les problèmes.
Les syndicats ont eu la confirmation que tous les tests non urgents seront acheminés vers 11 centres régionaux, par une combinaison de moyens de transport qui n’est pas encore connue. Par exemple, les échantillons des patients de l’Abitibi-Témiscamingue seraient acheminés vers le CUSM, à Montréal; ceux des patients des Îles-de-la-Madeleine iraient au CHU de Québec.
«La manipulation et le transport des échantillons biomédicaux, c’est toujours extrêmement délicat. Le transport des échantillons à l’intérieur d’un même établissement comporte toujours des taux de pertes et de dommages, malgré toutes les précautions. Le projet Optilab va nécessairement multiplier ces pertes, en plus d’augmenter inévitablement les délais», d’expliquer Pierre Soucy, président du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS) du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).
«Le projet Optilab se déploie dans la précipitation. Il s’annonce comme un nouvel épisode malheureux du chamboulement du réseau imposé par le ministre Barrette. Le réseau s’en va clairement dans la mauvaise direction, la protectrice du citoyen vient tout juste de nous le rappeler», selon Richard Belhumeur, président du SQEES-FTQ.
Les syndicats FTQ déplorent également des éliminations de postes massives et le transfert massif des postes restants vers les principales villes du Québec. Sur environ 5000 postes actuels de techniciennes et technologues en laboratoire, 1000 postes seront éliminés et plusieurs milliers d’autres feront l’objet de relocalisations.
De plus, le projet Optilab compte centraliser l’ensemble des tests du Québec vers un seul et même système informatique. Les représentants syndicaux sont vivement inquiets d’une grande vulnérabilité aux pannes et aux problèmes d’implantation.
Enfin, les syndicats craignent que la centralisation d’Optilab serve d’étape préalable à la privatisation des services publics de laboratoire médical du Québec.
«Au final, ce sont les diagnostics, les plans de traitement, les vies des patients qui sont en jeu. Nous sommes particulièrement inquiets pour les patients vivant loin des sièges régionaux. Ce projet n’annonce absolument rien de bon. Nous allons nous y opposer avec détermination», de conclure Pierre Soucy.
Comptant plus de 110,000 membres au Québec, le SCFP représente environ 20,000 membres dans le secteur de la santé et des services sociaux au Québec.
Le SQEES-FTQ représente 25,000 membres partout au Québec, majoritairement dans le secteur de la santé et des services sociaux.
Le SCFP et le SQEES sont affiliés à la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), la plus grande centrale syndicale québécoise avec plus de 600,000 membres.