Toujours pas de retour de la paix industrielle à Batiscan
19 septembre 2016
Les quatre employés de la petite municipalité de Batiscan, en Mauricie, ont enfin une convention collective, obtenue à l’arraché et acceptée au ministère du Travail depuis le 4 juillet dernier. Cependant, la paix industrielle est loin d’être revenue compte tenu de la persistance du climat hostile dans lequel s’est déroulée cette négociation.
L’entente comprend des augmentations de salaire de 12 % sur cinq ans, donc plus faibles que celles que se sont accordées les membres du Conseil de ville de Batiscan (15 %).
Cette convention comprend également un rattrapage salarial équivalant aux salaires d’emplois comparables chez d’autres employeurs de la région, des congés de maladie monnayables lorsque non utilisés, un horaire d’été plus intéressant pour les membres, une prime lors d’affectation temporaire à un poste supérieur et une meilleure clause de juridiction syndicale.
Cette nouvelle convention laisse tout de même un goût amer chez la partie syndicale.
« L’entente de principe était convenue depuis décembre 2015. Pourtant, au printemps 2016, l’employeur refusait toujours de signer la convention collective. Il tentait alors, selon nous, de revenir sur des termes déjà convenus dans l’entente de principe. Nous avons dû faire une plainte de négociation de mauvaise foi pour obtenir la signature attendue de notre convention collective », a dénoncé Nina Laflamme, conseillère syndicale du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).
Le syndicat a également soulevé ce qui s’apparente à des mesures de représailles de la part de l’employeur. Le jour précis où il a déposé son premier grief depuis plus de 10 ans, l’employeur a procédé à une mise à pied.
« L’employeur a effectué cette mise à pied pour un manque de travail allégué. Ce manque de travail ne nous apparaît pas réel. D’une part, nous avons toujours été trois employés au garage en période estivale, depuis plus de 10 ans. D’autre part, tout citoyen peut constater que les travailleurs n’arrivent pas pour l’entretien des espaces verts. Nos griefs vont suivre leur cours, et cela implique des frais pour la municipalité, qui compte environ 1000 habitants », d’ajouter la conseillère syndicale.
Toujours selon la partie syndicale, malgré le fait que la convention collective soit signée, la mise à pied inexplicable d’un employé a créé un climat de travail démoralisant pour les membres.
« Au-delà de la signature de la convention collective, nous souhaitons un véritable retour de la paix industrielle et nous interpellons l’administration municipale et les contribuables de Batiscan à cet effet », de conclure madame Laflamme.