Le gouvernement manque de cœur à l’ouvrage
17 mars 2016
«En annonçant des mesures timides pour relancer l’économie et en poursuivant son obsession de l’atteinte de l’équilibre budgétaire, le gouvernement manque son coup pour relever les défis importants qui nous attendent, notamment en matière d’emploi.» C’est en ces termes que le président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Daniel Boyer, réagit au budget du gouvernement libéral présenté par le ministre des Finances, Carlos Leitão.
La FTQ, qui revendique la mise sur pied d’une véritable politique industrielle du 21e siècle, aurait souhaité davantage d’investissements pour relancer l’économie. «La priorité de ce gouvernement devrait être la création d’emplois de qualité plutôt que la réduction de la dette et de la taille de l’État. Certaines mesures de relance semblent intéressantes, mais globalement c’est insuffisant», affirme le président de la FTQ, Daniel Boyer.
Dans un contexte de lutte aux changements climatiques, la transition juste vers une économie verte pour les travailleurs, les travailleuses et les communautés est une des priorités de la FTQ. «Concrètement, la réduction des émissions de GES implique la transformation de centaines de milliers d’emplois, ainsi qu’une reconfiguration de plusieurs secteurs économiques. Pour nous, des mesures plus musclées sont nécessaires», affirme Daniel Boyer.
Le gouvernement garde le cap sur l’austérité
Depuis le premier budget de ce gouvernement, la FTQ n’a cessé de réitérer qu’elle n’est pas contre l’atteinte de l’équilibre budgétaire, mais pas à la vitesse grand V et au détriment de la qualité et de l’accessibilité des services publics. La centrale syndicale aurait souhaité que le gouvernement suspende temporairement les versements au Fonds des générations afin de dégager une marge de manœuvre qui aurait permis de réels réinvestissements en santé et en éducation.
«Nous constatons présentement que la pointe de l’iceberg des impacts des politiques d’austérité mises en place par le gouvernement depuis son arrivée au pouvoir. S’il a tant à cœur les générations futures, il devrait faire en sorte qu’elles puissent bénéficier des mêmes services publics accessibles et de qualité que leurs parents», affirme le président de la FTQ.
Certains des éléments intéressants du budget sont dans les faits des modifications à des mesures d’austérité que le gouvernement libéral a lui-même mises en place. Pensons notamment à l’abolition graduelle de la contribution santé à partir de 2016, au réinvestissement en éducation et à la modification de la modulation des tarifs de services de garde. «Le gouvernement colmate des brèches qu’il a lui-même ouvertes», observe Daniel Boyer.
L’aide aux entreprises: oui, mais…
La FTQ rappelle que si elle est en accord avec le principe d’aide aux entreprises, celle-ci doit être assujettie à des obligations. «Enfin, certaines mesures sont conditionnelles à des investissements de la part des entreprises, mais nous aurions souhaité que le gouvernement aille plus loin en ce sens. L’État devrait accompagner les entreprises qui ont des projets novateurs et créateurs d’emplois. Ce n’est pas nécessairement en réduisant leur contribution fiscale que le gouvernement s’assure de relancer l’économie et de créer des emplois de qualité au Québec», rappelle le président de la FTQ.
La FTQ, la plus grande centrale syndicale au Québec, représente plus de 600,000 travailleurs et travailleuses.