Une attaque frontale contre le droit à la négociation
23 septembre 2015
Aujourd’hui, le directeur adjoint du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) au Québec, Marc Ranger, et le président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Daniel Boyer, ont sonné l’alarme sur la dévalorisation des employés municipaux et de l’expertise interne des municipalités. Selon eux, en voulant affaiblir radicalement le droit à la négociation dans les municipalités, le gouvernement du Québec diminuera grandement la capacité des villes à livrer elles-mêmes des services et à effectuer elles-mêmes des travaux.
Cet affaiblissement déplacerait exagérément l’expertise vers les sous-traitants et rendrait les municipalités encore plus vulnérables à la collusion et à la corruption.
Ils réagissaient ainsi aux attaques contre le droit à la négociation des conditions de travail des employés municipaux, évoquées dans le cadre de la négociation du «pacte fiscal 2016-2019» entre le gouvernement du Québec et les maires.
«Nous invitons les élus municipaux du Québec à étudier avec grande prudence ce nouveau cadeau empoisonné du ministre Moreau. Le gouvernement du Québec coupe les vivres aux municipalités et leur offre en retour des armes pour taper sur leurs employés, encore une fois. Cette guerre affaiblirait les villes de multiples manières, notamment en rendant très difficiles le recrutement et la rétention de la main-d’œuvre. Bref, c’est encore une déclaration de guerre de ce gouvernement contre les services publics», a déploré le directeur adjoint du SCFP au Québec, Marc Ranger.
«La rémunération des employés municipaux est absolument compétitive par rapport au secteur privé et à l’industrie de la construction. Les négociations dans le secteur municipal fonctionnent très bien : 84 % des conventions collectives sont présentement réglées, et environ 98 % d’entre elles sont signées sans conflit de travail. Le rapport de force est équilibré dans ce secteur. Le gouvernement joue avec le feu avec cette nouvelle attaque frontale contre les services publics», a lancé le président de la FTQ, Daniel Boyer.
La FTQ, la plus grande centrale syndicale au Québec, représente plus de 600 000 travailleurs et travailleuses.