Une bonne nouvelle mais un réseau toujours en crise
18 septembre 2015
Les employés des écoles primaires et secondaires du Québec membres du SCFP ont une réaction partagée à l’annulation du projet de fusion des commissions scolaires du Québec. D’un côté, ils sont soulagés de voir mis de côté un projet qui aurait été voué à l’échec pour de multiples raisons. De l’autre, ils sont toujours aussi inquiets de la détérioration continuelle des services aux élèves et de l’avenir de la gouvernance du réseau scolaire.
«Depuis le début de ce débat, nous avons toujours dit: la fusion des commissions scolaires n’aurait pas permis de réaliser des économies. Elle aurait aussi énormément compliqué la reddition de services dans des commissions scolaires aux territoires devenus énormes. Il est extrêmement dommage que nous ayons perdu du temps avec ce dossier alors qu’il y a tant d’autres problèmes à régler», selon Guillaume Bégin, président du Syndicat des professionnelles et professionnels Laval‒Rive-Nord (SPPLRN-SCFP 5222).
«Malheureusement, nous attendons toujours que le ministre de l’Éducation nous rassure au sujet de la réduction constante des services aux élèves. On ne perçoit malheureusement aucune écoute, aucune ouverture sur ce sujet critique», a déploré Marie-Josée Alvarez, vice-présidente du SCFP-Québec représentant le Secteur de l’éducation.
«Beaucoup d’inquiétudes demeurent aussi quant à la réforme de la gouvernance du réseau scolaire. Avec l’abolition des élections scolaires, les parents des élèves risquent de perdre beaucoup d’influence. Nous craignons que cette influence ne se déplace vers des intérêts privés, d’une manière qui favoriserait la sous-traitance et la privatisation», a ajouté Marie-Josée Alvarez.
«L’annonce de l’annulation de la fusion des commissions scolaires, nous l’accueillons avec certaines réserves. Le ministre semble se garder une porte ouverte pour éventuellement permettre ou décréter certaines fusions. Ça ne serait pas plus souhaitable. Nous demeurons donc très vigilants», selon Pierre Degray, président du Conseil provincial du soutien scolaire (CPSS) du SCFP.
Comptant plus de 112,700 membres au Québec, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) représente quelque 10,100 membres dans le secteur de l’éducation au Québec.