Le SCFP dénonce la privatisation du transport scolaire à 3 écoles du Saguenay
17 septembre 2015
En ce début d’année scolaire, le SCFP dénonce vivement la décision de la Commission scolaire des Rives-du-Saguenay d’octroyer sans autre formalité le contrat de service du transport scolaire de trois de ses écoles au privé.
Les écoles secondaires Dominique-Racine et Charles-Gravel étaient jusqu’ici desservies par le réseau public de transport en commun de la Société de transport du Saguenay (STS) pour tous les déplacements de leurs élèves, matin, midi et soir. Quant à l’école secondaire des Grandes-Marées, devant laquelle se trouve déjà un arrêt d’autobus du circuit normal, elle recevait le service de transport en commun le midi. En plus du circuit scolaire, la STS offrait aux étudiants une réduction de plus de 50% sur le tarif régulier du transport en commun.
Or, il appert que le processus décisionnel ayant permis à un transporteur privé de mettre la main sur ce contrat semble entaché de plusieurs irrégularités et ce sont les parents qui en font les frais.
La commission scolaire a reconsidéré sa décision initiale et a accordé un contrat au Groupe Intercar, qui s’occupe désormais du transport des élèves le matin et le soir uniquement entre l’école et la maison. L’option du midi a aussi été retirée, puis récemment offerte aux parents de l’école Charles-Gravel pour un frais supplémentaire.
Le comité consultatif de la commission scolaire justifie sa décision par des coupures de l’ordre de 130 000$ imposées par le ministre de l’Éducation. La Société de transport du Saguenay avait répondu à la demande en offrant de baisser ses coûts d’exploitation. Malgré tout, c’est l’offre d’Intercar qui a été retenue, sous prétexte d’être encore plus avantageuse. Pourtant, la recommandation initiale n’allait pas dans ce sens.
Le SCFP remet en cause un processus décisionnel manifestement vicié et a demandé depuis plus d’une semaine une rencontre avec le ministre de l’Éducation, François Blais.
«Pour nous, il y a des irrégularités dans cette situation et nous voulons les adresser à la source. Dans une région comme le Saguenay, le transport collectif est vital et nous savons que le service offert par la STS a toujours été à la hauteur des besoins. Aujourd’hui, les gens de toute la région, et les parents au premier chef, font les frais d’une mauvaise décision!» s’insurge Marc Ranger, directeur adjoint du SCFP et responsable du secteur municipal. «Au-delà du processus-même, des questions légales et éthiques se posent.»
Ces changements touchent 370 élèves, dont plusieurs inscrits dans un programme de sport-études, et le fonctionnement-même des écoles à cause de l’espace restreint pour dîner. Le comité de parents, qui s’inquiète aussi de la sécurité des étudiants, exige que la STS reprenne le service. Par ailleurs, le SCFP estime que l’impact de cette décision se fera sentir sur l’ensemble du réseau de la Société de transport du Saguenay. Le SCFP est toujours en attente d’un suivi quant à sa demande de rencontrer le ministre Blais.