Trois millions de syndiqués derrière les lockoutés du Journal de Québec
29 mai 2008
Toronto, le
jeudi 29 mai 2008 Aujourdhui à Toronto, les délégués du
Congrès du travail du Canada (CTC) ont accordé un appui sans
équivoque aux travailleurs et travailleuses du Journal de Québec, victimes dun
lock-out depuis plus dun an. La présentation de Marie-France
Loubier et Marc Fortier a touché les congressistes droit au cur.
Ces dernies leur ont réservé une ovation debout.
«Nous sommes
engagés dans un marathon, a lancé Denis Bolduc, porte-parole
des lockoutés. Un soutien de
cette ampleur nous donne un second souffle et nous permet de durer.
Pierre Karl Péladeau a créé ce conflit de toutes pièces, contourne
les lois et tente de nous imposer des reculs inacceptables, tant
sur le plan des conditions de travail et des normes journalistiques
que de la survie de linformation locale. Nous ne méritions pas de
subir un tel assaut, une telle brutalité, mais avec votre appui,
nous allons nous battre pour nous faire respecter.»
Le SCFP rappelle quavant le lock-out, le Journal de Québec était le quotidien
qui connaissait la plus forte croissance au pays et dégageait des
profits annuels de lordre de 25 millions de dollars. Malgré ces
performances plus quenviables, Pierre Karl Péladeau a exigé des
coupures de postes, le transfert demplois à Mirabel et Kanata en
Ontario, des baisses de conditions de travail, la possibilité
dimporter sans limites des contenus en provenance du Journal de Montréal ou des autres
entités de Sun Media, et
la transformation des journalistes en hommes-orchestres au
détriment de la qualité de linformation. «PKP détruit tout ce que son père avait
bâti, insiste Denis Bolduc. Il agit au-delà de toute
rationalité. Cette entreprise
allait bien, nous étions en croissance, en 40 ans nous navions
jamais eu une seule journée de perdue à cause dun conflit de
travail, et cet espèce de satrape débarque et tente dimposer ses
lubies. Il est temps que quelquun le ramène à la raison.»
En réponse au lock-out, les employés ont lancé un quotidien
gratuit, le MédiaMatinQuébec, tiré à 40 000 copies
et distribué tous les matins de la semaine dans les rues de la
capitale québécoise. Il sagit dun moyen de pression sans
précédent qui a attiré une vague de sympathie de la part de la
population de Québec.
Aujourdhui, cette rencontre avec les délégués du CTC est le point
culminant de la grande tournée pancanadienne des lockoutés qui a
permis de verser des sommes au fonds consacré aux employés que
Pierre Karl Péladeau a jetés à la rue.
Le Congrès du travail du Canada, la plus grande organisation
démocratique et populaire au Canada, compte plus de trois millions
de membres. Cest le CTC qui réunit les syndicats nationaux et
internationaux du Canada, les fédérations provinciales et
territoriales du travail et les conseils du travail régionaux.
Comptant 7000 membres dans les communications au Québec, le SCFP
est présent dans plusieurs autres secteurs, notamment la santé et
les services sociaux, léducation, les transports urbain et aérien,
les sociétés dÉtat et organismes publics québécois,
lhydroélectricité et les municipalités. Avec plus de 105 000
membres, le SCFP est le plus important affilié de la FTQ.