Des usagers plus nombreux sans autobus pour les desservir
23 mars 2006
Montréal, le jeudi 23 mars 2006 Les
rumeurs sur le budget québécois auront finalement été plus
audacieuses que le ministre Audet. En fait, le ministre des
Finances se contente daugmenter le crédit dimpôt consenti aux
entreprises qui paient la carte mensuelle de transport en commun de
leurs employés. Cette mesure suscite des réactions mitigées de la
part des syndicats du secteur transport urbain affiliés au SCFP.
Ces organisations applaudissent la décision, qui va dans le sens du
développement durable et du transport collectif, mais déplorent
quon noffre rien aux sociétés de transport pour répondre à une
hausse probable de lachalandage. «À la STM, on sait fort bien
quon ne peut absorber une hausse, même modeste, de la clientèle.
Que se passera-t-il le matin où il ny aura pas assez dautobus
pour transporter tous les travailleurs qui bénéficieront de cette
mesure? Quentend faire le gouvernement pour nous donner les moyens
de faire notre travail?», lance Claude Benoît, président du
syndicat des chauffeurs dautobus, opérateurs de métro et employés
des services connexes de la STM.
Pour le SCFP, cette décision risque fort
daugmenter le déficit dexploitation auquel font face toutes les
sociétés de transport au Québec. «Les ressources sont déjà
utilisées au maximum. Le gouvernement Charest injecte des sommes
importantes pour les infrastructures, la modernisation des
équipements, mais ne donne rien pour améliorer le service existant.
LÉtat doit investir dans lexploitation des réseaux sil veut
répondre adéquatement à une hausse de la demande. Cest dangereux
dinciter les gens à prendre le transport en commun quand on ne
fait rien pour quil y ait suffisamment de véhicules pour les
desservir. Au lieu de céder à la facilité, le gouvernement ferait
mieux de résoudre dabord le problème de lexploitation des
réseaux», de conclure Claude Benoît.
Le SCFP représente quelque 6500 membres dans le transport urbain au
Québec. En plus de ce secteur dactivité, le SCFP est présent dans
10 autres secteurs, entre autres, la santé et les services sociaux,
léducation, les municipalités, le transport aérien et les
communications. Comptant au total près de 100 000 membres au
Québec, il est le plus important syndicat affilié de la FTQ.