INJECTION DE 265 M DANS LA SANTE : UN PAS NETTEMENT INSUFFISANT
6 décembre 2000
Montréal, mardi 5 décembre 2000 — Réagissant à l’annonce d’une
injection immédiate de 265 millions de dollars dans le réseau de la
santé et des services sociaux, le Regroupement des aidantes et
aidants naturels de Montréal, le SCFP-FTQ, Conseil provincial des
affaires sociales – Montréal et la Fédération de la santé et des
services sociaux – CSN (Montréal) estiment nettement insuffisante
cette somme compte tenu des besoins sur l’Ile de Montréal,
notamment en maintien à domicile.
A près d’une centaine de millions du compte
pour l’Ile de Montréal seulement
« Ce n’est pas nous qui inventons les chiffres. Dans son bilan
mi-parcours du plan triennal 1998-2002 publié le 2 novembre
dernier, la Régie régionale de Montréal Centre estimait que chaque
usager devrait avoir accès à un minimum de une heure de soins par
semaine au lieu de 42 minutes comme c’est le cas actuellement en
maintien à domicile et chiffrait ce besoin à plus de 77 millions de
dollars et ce, seulement pour les personnes âgées ayant des
incapacités.
Et cela laisse toujours 30 000 personnes âgées sans service d’ici
2002 selon le plan de la régie. On est très loin du compte avec le
maigre 2 611 198 $ alloué aux CLSC de l’île de Montréal sur la
nouvelle enveloppe de 40 millions », a déclaré Pierre Leduc,
porte-parole des trois groupes.
Plus de la moitié des personnes avec incapacités sous le seuil
de la pauvreté dans l’Ile
« Lorsque l’on sait, selon les données d’un recensement de 1996
effectué par le MSSS, que sur les 139 830 personnes ayant des
incapacités sur l’Ile de Montréal, plus de la moitié vivait sous le
seuil de la pauvreté, on comprend aisément que ces personnes n’ont
pas les moyens de s’offrir elles-mêmes des services à domicile
lorsqu’on coupe dans ces services au niveau des CLSC.
« Et c’est sans compter la coupure de près de moitié de l’aide aux
familles d’enfants handicapés et l’attente de plus d’un an pour les
nouveaux cas », a ajouté M. Leduc.
De la parole aux actes SVP!
« Nous rappellerons à la ministre Marois qu’elle a elle-même voté en
faveur d’une résolution d’urgence, dimanche dernier, à l’occasion
du Conseil National du Parti Québécois et dont le libellé était :
(…) Que le ministère de la Santé et des Services sociaux injecte
immédiatement les sommes nécessaires pour permettre aux CLSC
d’assumer pleinement leur mandat en fournissant aux personnes ayant
des incapacités, temporaires ou permanentes, et vivant à domicile,
et à leurs proches, des services de soutien de qualité et en
quantité suffisante. Mme Marois n’a pas seulement un déficit
financier, mais bel et bien un déficit de crédibilité à la lumière
des sommes annoncées ce matin », a conclu M. Pierre Leduc.