Lancement d’une brochure analysant les effets néfastes de la privatisation
30 septembre 2004
Montréal, le jeudi 30 septembre 2004 –
Alors que le débat sur les privatisations et les partenariats
public-privé bat son plein, et à quelques jours de l’ouverture de
la Commission parlementaire sur la création de l’Agence des
partenariats public-privé du Québec, le Syndicat canadien de la
fonction publique (SCFP-FTQ) lance une brochure d’analyse sur les
conséquences de la privatisation à la Société immobilière du Québec
(SIQ). Ce document de 24 pages,
Mauvaise affaire public-privé, est le premier d’une série
que le SCFP produira au cours des mois qui viennent.
Le prochain portera sur le dossier plus
général des partenariats public-privé. Les deux documents seront
présentés lors d’une réunion exceptionnelle que tiendra le
SCFP-Québec, le 4 novembre prochain, et à laquelle participeront
plus de 500 représentants de syndicats locaux. «Nous voulons
contribuer aux débats, a déclaré le directeur québécois du
SCFP, Pierre Dupuis. Cette première brochure a l’immense mérite
de faire la preuve, chiffres à l’appui, que la privatisation et le
démantèlement de la SIQ auront des conséquences coûteuses pour les
contribuables québécois. Il ne s’agit pas d’une prise de position
idéologique, mais bien d’une démonstration économique des effets
pervers des décisions du gouvernement.»
Jean Charest et son ministre des Finances se tirent dans le
pied
On se souviendra que lors du dépôt de son budget, le ministre des
Finances, Yves Séguin, avait annoncé la vente d’immeubles dont la
SIQ est propriétaire. Il espérait ainsi réaliser un bénéfice de 330
millions de dollars en 2004-2005. En se départissant d’une partie
importante de son parc immobilier, la SIQ verra son rapport de
force réduit lorsque viendra le temps de négocier des baux avec
l’entreprise privée.
Comme si cela n’était pas suffisant, voilà que le conseil
d’administration de la SIQ a décidé, le 8 septembre dernier,
d’abandonner les activités de conception et de construction
immobilières. Si jamais cette décision était maintenue, la SIQ
perdrait un autre pouvoir de négociation qu’elle détenait,
puisqu’elle ne pourrait plus construire d’immeubles pour répondre
aux besoins, si l’entreprise privée se montrait trop gourmande.
Une société efficace et rentable
«Ce document démontre que la SIQ est efficace et qu’elle est
rentable pour le gouvernemen», a déclaré Serge Genest,
président de section locale 2929 du SCFP, qui représente les
quelque 500 employés (bureau, technique, ouvrier). Il cite les
chiffres suivants:
·Le loyer moyen que doivent payer les ministères et
organismes gouvernementaux occupant des immeubles dont la SIQ est
propriétaire est inférieur de 2,50 $ par mètre carré à celui payé
par ces mêmes ministères et organismes gouvernementaux lorsque la
SIQ n’est que locataire d’immeubles appartenant au secteur privé;·Le coût de revient unitaire par mètre carré des immeubles dont la
SIQ détient la propriété est très significativement inférieur à
celui des immeubles dont elle n’est que locataire du secteur privé;·Le taux de vacance des immeubles de la SIQ est d’à peine 1 % sur
un parc immobilier de près de 3 millions de mètres carrés. À titre
de comparaison, le taux de vacance dans les immeubles de propriété
et de gestion privées atteignait près de 14 % à Montréal en
2003.
«À l’examen, la création de la SIQ il y a 20 ans s’est avérée
une excellente décision qui profite réellement à l’État et aux
contribuables. Restreindre son champ d’action, notamment en lui
ordonnant de se retirer des grands projets d’investissements
immobiliers et de passer de plus en plus du statut de propriétaire
à celui de locataire tributaire des conditions du marché, ne peut
que conduire, à terme, à une détérioration de son efficience»,
ont conclu les deux dirigeants syndicaux.