«Un projet dangereux» selon le SCFP
29 septembre 2004
Montréal, le mercredi 29 septembre 2004
– Les conseils provinciaux des collèges et du soutien scolaire du
Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ), ont vivement
réagi aujourd’hui au projet de fusion des activités éducatives de
la région Beauce-Etchemin.
Selon le SCFP, le projet a pu renaître de ses
cendres parce que le ministre de l’Éducation, Pierre Reid, ne cesse
d’envoyer des signaux contradictoires au milieu de l’éducation,
l’invitant à présenter des projets de réforme, de quelque nature
qu’ils soient. «Si nous laissons la porte ouverte à n’importe
quoi, comme le propose le ministre, le réseau de l’éducation
deviendra un immense casse-tête dans lequel personne ne se
retrouvera, ni les élèves, ni les parents, ni ceux et celles qui y
travaillent», a déclaré la présidente du Conseil provincial des
collèges, Ginette Bussières.
Pour le syndicat, une telle réforme ne conduirait pas à une
amélioration véritable des services offerts et constituerait, tout
au plus, un brassage inutile des structures. «Nous sommes tout à
fait d’accord pour travailler à améliorer la synergie entre les
différents niveaux d?enseignement. Pour ce faire, il n’est
aucunement nécessaire de tout chambouler», a souligné le
président du Conseil provincial du soutien scolaire, Claude
Bélanger.
Les déclarations du porte-parole du projet, Charles Garneau,
inquiètent aussi. Il ne cesse de parler des besoins des entreprises
et laisse même entendre qu’il pourrait faire une place spéciale à
des représentants du milieu des affaires dans la gestion d’un
éventuel regroupement. «Est-ce le début de la
privatisation?», questionne le SCFP.
L’idée d’un parcours unifié à partir de la maternelle a quelque
chose d’incongru, selon les porte-parole syndicaux. «Va-t-on
demander aux élèves de deuxième année de décider de leur plan de
carrière? À ceux de cinquième de choisir l’employeur pour lequel
ils vont travailler dans 10 ans?», ont-ils conclu ironiquement.
Le SCFP représente quelque 15,000 membres dans le secteur de
l’éducation au Québec. En plus de ce secteur d’activité, le SCFP
est présent dans 10 autres secteurs, entre autres, la santé et les
services sociaux, les municipalités, les transports urbain et
aérien, les sociétés d’État et organismes publics québécois,
l’hydroélectricité et les communications. Comptant au total près de
100,000 membres au Québec, il est le plus important syndicat
affilié à la FTQ.