Les employés de Sécur réclament un encadrement législatif
27 mai 2004
Québec, le jeudi 27 mai 2004 – De passage en commission
parlementaire cet après-midi, les employés du transporteur de
valeurs Sécur, affiliés au Syndicat canadien de la fonction
publique (SCFP-FTQ), ont réclamé du gouvernement qu’il mette en
place un encadrement législatif pour assurer une meilleure sécurité
des agents de transport de valeurs. Les employés de Sécur déplorent
qu’aucun passage du livre blanc du ministère de la Sécurité
publique ne discute, de près ou de loin, de la sécurité du
transport des valeurs, alors que le gouvernement s’apprête à
réglementer la sécurité privée.
Dans leur exposé, les syndiqués ont rappelé
que la recherche du meilleur coût possible a poussé l’industrie du
transport des valeurs à sacrifier la sécurité de ses agents et
celle du public. «Pour ainsi offrir du transport de valeurs à
meilleur prix, certaines entreprises ont offert des services de
cueillette et de livraison de fonds par un seul agent, ont expliqué
les représentants syndicaux. Les autres [transporteurs] ont
suivi la tendance.»</1>
«Permettre à un seul agent de transporter 100,000$ sans escorte, ni
protection, y compris dans un véhicule non blindé, c’est jouer à la
roulette russe, a déclaré le président du syndicat, François
Legendre. Comme l’industrie est incapable de trouver des solutions
adéquates aux problèmes de sécurité, a-t-il ajouté, nous demandons
au gouvernement un cadre législatif pour assurer la sécurité de nos
membres au travail et celle du public.»
Curieusement, il n’existe aucune étude relevant le nombre
d’infractions criminelles reliées aux assauts des transporteurs de
valeurs mobilières. Le syndicat a toutefois répertorié, au moyen
d’une revue de presse, le nombre d’événements couverts par les
médias de 1966 à 1996. Ce relevé nous apprend que, pendant ces
trente années, il y a eu 91 assauts, 33 blessés et 17 décès. En
moyenne, trois attaques connues contre les convoyeurs de fonds ont
lieu chaque année. Ces événements se déroulent le plus souvent dans
des lieux publics où les citoyens circulent librement, dans des
centres commerciaux, des institutions financières ou des commerces
ayant pignon sur rue.
Les représentants syndicaux ont rappelé l’importance d’établir des
normes minimales de sécurité, applicables à toutes les entreprises
de transport de valeurs mobilières, notamment en ce qui concerne le
nombre d’agents requis, et la nécessité d’une formation adéquate
qui met l’emphase sur les techniques d’intervention (tir au
pistolet, interventions dans les lieux à risque, etc.). Enfin, le
syndicat réclame du gouvernement l’établissement d’un Code de
déontologie dont l’application pourrait être assurée par un
tribunal administratif.
L’industrie du transport de valeurs compte 47 établissements à
travers le Canada et 7 au Québec. Le SCFP représente les employés
du transporteur de valeurs mobilières Sécur. En septembre 2003, la
Société en commandite Garda-Sécur achetait toutes les activités de
Sécur Inc. sauf celles relatives aux traitements d’enveloppes et de
dépôts de guichets automatiques. Quant à ces dernières activités,
Sécur Inc. s’en est départi en faveur de Transit Desjardins Inc. en
décembre 2003.
Outre les employés de Sécur, le SCFP compte près de 100,000 membres
au Québec et est présent dans plusieurs secteurs d’activité, entre
autres, la santé et les services sociaux, les communications,
l’éducation, les universités, les municipalités,
l’hydroélectricité, les transports urbain et aérien, les sociétés
d’État et organismes publics québécois. Il est aussi le plus
important syndicat affilié de la FTQ.