Un cadre beaucoup trop rigide
17 avril 2013
Québec, le
mercredi 17 avril 2013 Le Syndicat canadien de la fonction
publique (SCFP) a une première réaction de déception face aux
recommandations du rapport DAmours sur les régimes de retraite. Le
SCFP déplore un cadre trop rigide et des solutions qui ratissent
trop large. Le syndicat est satisfait que le rapport reconnaisse
limportance de la négociation, mais rejette lidée dimposer des
balises.
Sur le plan du diagnostic, le SCFP est
daccord avec les prémisses du rapport: oui, les régimes de
retraite connaissent une crise majeure; oui, le statu quo nest pas
une option. Par contre, sur le plan des solutions, le syndicat
insiste: lapproche mur-à-mur ne fonctionne pas, et la négociation
au cas par cas a fait ses preuves.
«Ce serait une erreur dimposer
une solution taille unique ou one size fits all, notamment pour
le partage de risque. Les différents régimes de retraite sont dans
des situations très différentes. Dans les municipalités et les
universités, nous avons négocié récemment une cinquantaine
dententes, entre autres à la Ville de Montréal et à lUniversité
de Montréal. Nous sommes ouverts, nous sommes pragmatiques, nous
négocions et ça fonctionne», a souligné Denis Bolduc,
secrétaire général du SCFP-Québec.
Le SCFP est aussi inquiet de léventuelle imposition dune «règle
de solvabilité améliorée».
«Lapplication de cette nouvelle règle comptable augmenterait, du
jour au lendemain, le coût du service courant de 15 à 20% pour les
régimes de retraite des employés municipaux et des universités.
Cette mesure ferait exploser de façon artificielle le coût des
régimes de retraite», selon Marc Ranger, directeur adjoint
au SCFP.
«Au contraire, quand les
employeurs et les syndicats négocient librement et de bonne foi, on
trouve des compromis pour ramener les régimes sous
contrôle», a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le SCFP trouve intéressante lidée de créer une rente
publique de longévité au bénéfice des 75 ans et plus, même si la
mesure ne va pas assez loin. «Cest un pas dans la bonne direction. Mais
le meilleur modèle, le plus efficace et le plus équitable pour tout
le monde, cest daméliorer la couverture de la RRQ dans son
ensemble. Cela nous éviterait de créer un nouveau régime
parallèle», selon Denis Bolduc.
Enfin, au cours des prochaines semaines, le SCFP va analyser en
profondeur lintégralité du rapport dévoilé cet après-midi. Ses
dirigeants effectueront ensuite toutes les représentations
nécessaires pour que des solutions efficaces et équitables soient
mises en place à travers le Québec.
Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) compte plus de
110,000 membres au Québec. Il est présent dans les secteurs
suivants: les affaires sociales, les communications, les
municipalités, léducation, lénergie, les sociétés dÉtat et
organismes publics, les transports aérien et urbain, le secteur
mixte ainsi que les universités.