Les cols bleus de Québec préfèrent des discussions autour de la vraie table de négociation en présence du conciliateur
12 juin 2012
Québec, le
mardi 12 juin 2012 Répondant à linvitation du maire de
Québec à une rencontre de tous les syndicats que celui-ci compte
tenir le 21 juin, dans une lettre envoyée mardi après-midi, le
président du syndicat des cols bleus invite plutôt le maire au
dialogue dans le cadre de la conciliation déjà en cours et telle
que prévue au Code du
travail.
Dans cette lettre, Marc-André Dufour se dit
«très heureux» de
linvitation du maire et de sa volonté exprimée que les parties
échangent leurs points de vue respectifs afin «de proposer des pistes de solution».
Le président du syndicat des employés manuels (SCFP 1638) écrit:
«Pour nous, certes, il est
important de pouvoir en discuter, mais nous croyons que nous
devrions le faire dans le contexte de la négociation, car cest à
la table de négociation que nous devrons nous entendre pour espérer
signer une nouvelle convention collective, et ce, avec laide du
service de conciliation du ministère du Travail.»
Il considère «que dasseoir tous
les syndicats et les associations autour dune même table ne
permettra pas de trouver des solutions, la situation de chacun
étant différente à bien des égards. Par conséquent, les positions
et les pistes de solution le seront également.»
Privilégiant les discussions en présence du conciliateur, toujours
dans cette lettre, il ne ferme pas la porte à une éventuelle
rencontre entre le syndicat des cols bleus et le maire.
Rappelons que les cols bleus avaient demandé lintervention dun
conciliateur du ministère en novembre 2011.
«Je ne pense pas que ce ne pas
serait très avisé de notre part de demander lintervention dun
conciliateur et lévincer des discussions à la première
occasion, a fait valoir Marc-André Dufour. Pour nous, cest devant cette personne que
doivent avoir lieu les négociations. Pour nous, cest là que le
dossier va nécessairement se régler. Maintenant, si le maire veut
participer aux discussions directement à la table des négociations,
il est toujours le bienvenu.»
Rappel des faits
Les cols bleus sont au nombre denviron 1350 et nont pas exercé de
droit de grève depuis plus de 25 ans. Ils sont sans contrat de
travail depuis le 31 décembre 2010. Les négociations entre les cols
bleus et la Ville de Québec ont commencé en février 2011. Treize
séances de négociation ont eu lieu entre les parties depuis février
2011, dont quatre en présence dune médiatrice nommée par la
ministre du Travail. Les cols bleus avaient demandé lintervention
dun conciliateur du ministère en novembre 2011.
Les pourparlers entre les parties se sont rompus abruptement le
jeudi 12 avril quand les cols bleus ont découvert une note interne
du directeur général de la Ville préfigurant des compressions à
grande échelle. Tout en reconnaissant lexistence de ce document,
le maire Labeaume en a minimisé limportance disant quil ne
sagissait que du travail « dun fonctionnaire », rien de plus
quun « document de travail ». Le 17 avril, la Ville a tout de même
procédé à la mise à pied de 162 employés auxiliaires.
Cette manuvre a été contestée devant la CRT qui a conclu quil
sagissait dun lock-out illégal et de représailles à lendroit des
syndiqués
(http://www.crt.gouv.qc.ca/uploads/tx_crtdecisions/2012_QCCRT_0198_01.pdf).
Tout en notant que la population navait pas reçu les services
auxquels elle était en droit de sattendre, la CRT a ordonné le
retour au travail des 162 auxiliaires.
Le 17 avril en soirée, plus de 950 employés cols bleus
participaient au vote secret et accordaient à leur direction
syndicale le mandat de déclencher la grève au moment jugé opportun.
Depuis le 24 mai, les cols bleus sont en grève légale des heures
supplémentaires, le tout encadré par la Loi sur les services
essentiels.
Le SCFP
Comptant plus de 111,000 membres au Québec, le SCFP représente
environ 70% de lensemble des employés municipaux au Québec, soit
29,400 membres. Le SCFP est de plus présent dans les secteurs
suivants : les affaires sociales, les communications, léducation,
lénergie, les sociétés dÉtat et organismes publics, les
transports aérien et urbain, le secteur mixte, ainsi que les
universités.