Grogne au service d’aide sociale de Montréal Une grève rotative et des moyens de pression sont imminents
8 janvier 2003
Montréal, mercredi le 8 janvier 2003 – 73,4% des employés
municipaux travaillant au service d’aide sociale dispensé par la
Ville de Montréal ont voté, hier soir, en faveur du plan d’action
soumis par leurs dirigeants syndicaux, lors d’une assemblée
générale extraordinaire. Ce plan d’action prévoit divers moyens de
pression, notamment des grèves rotatives.
L’entêtement des hauts fonctionnaires du
ministère de la Solidarité sociale à vouloir mettre fin aux
ententes qui lient le gouvernement et la ville de Montréal en
matière d’aide sociale et de certains services d’emploi, explique
l’ampleur de cet appui aux moyens de pressions. Il faut aussi
comprendre qu’une telle décision de Québec provoquerait le
transfert de plus de 1100 fonctionnaires municipaux au sein de la
fonction publique québécoise, sans raison valable, et au détriment
des services offerts à la population montréalaise.
Le 3 décembre dernier, les discussions sur le renouvellement des
ententes en question, entre le ministère et le Syndicat des
fonctionnaires municipaux de Montréal (SFMM), étaient rompues
unilatéralement par le porte-parole du ministère. De plus, ce
dernier a réitéré la menace de rapatrier, au sein de la fonction
publique québécoise, l’ensemble des activités et des employés
concernés, et ce, sans fournir de garantie permettant au syndicat
de rassurer ses membres sur leur avenir. Devant cette attitude, les
employés municipaux n’ont pas hésité à voter pour l’intensification
des moyens de pression.
« C’est inacceptable! À moins de 80 jours de la date d’échéance
des ententes, tout ce qu’on a reçu de madame Goupil, c’est un
accusé de réception de son attaché politique. Sans compter que les
hauts fonctionnaires n’ont pu fournir aucune raison valable de
mettre fin à ces ententes, renouvelées depuis plus de 30 ans, si ce
n’est des préoccupations purement administratives », s’est
indigné Daniel Papillon Demers, président du syndicat. «
Pourquoi mettre fin à des services qui jusqu’ici ont fait leur
preuve? », a-t-il ajouté.
Le plan d’action prévoit, entre autres, des débrayages rotatifs
allant jusqu’au débrayage général. Soucieux de minimiser les
inconvénients qui pourraient en découler, le SFMM s’assurera du
maintien de services essentiels dans les CLE lors de l’exercice des
moyens de pression.
Le SFMM (SCFP-FTQ) représente les quelque 10 000 fonctionnaires
municipaux de la ville de Montréal qui occupent près de 350 emplois
différents, tant à la nouvelle ville de Montréal qu’aux sociétés
paramunicipales telles : la Société du Parc des Îles (SPI), la
Société de développement de Montréal (SDM), la Société d’habitation
et de développement de Montréal (SHDM), l’Office municipal
d’habitation de Montréal (OMHM), le Parc Six Flags Montréal, la
Cité Nordelec inc., la Corporation Anjou 80 et Stationnement de
Montréal.
En plus du secteur municipal, le SCFP est présent dans 10 autres
secteurs d’activités au Québec, entre autres, la santé et les
services sociaux, l’éducation, les universités, les transports
urbain et aérien, l’hydroélectricité, les sociétés d’État et
organismes publics québécois ainsi que les communications. Comptant
au total près de 100 000 membres au Québec, il est aussi le plus
important syndicat affilié de la FTQ.