Rappelons qu’en juin, on apprenait que le CHUQ
envisageait de remplacer l’actuel système téléphonique numérique
par un nouveau système de technologie IP. Cet achat, réalisé par
l’entremise du Centre des ressources partagées du Québec, a fait
l’objet de deux reportages de la télé de Radio-Canada diffusés les
21 juin et 1er juillet.

(http://www.radio-canada.ca/regions/Quebec/2010/06/22/004-chuq_telephonie.shtml)

(http://www.radio-canada.ca/regions/Quebec/2010/07/02/002-chuq_telephonie_reax.shtml)

Dans ces reportages, le directeur des technologies de l’information
du CHUQ estimait à 3,2 millions de dollars le remplacement du
système. Dans son enquête, Radio-Canada interrogeait aussi deux
experts indépendants qui remettaient en cause le bien-fondé de la
dépense. Ils doutaient que le projet puisse se réaliser à
l’intérieur du budget annoncé. En fin de compte, selon ces experts,
«remplacer le système
téléphonique du CHUQ coûtera plus de 4 millions de dollars».
Le reportage de la télé d’État rapportait d’autre part que, selon
le manufacturier MITEL, la modernisation graduelle du système
actuel n’aurait coûté qu’«environ
un quart de million de dollars».

Des pannes

En juin, à la question «Est-ce qu’il y a eu beaucoup de pannes dans
les années passées?», le directeur des technologies de
l’information du CHUQ a répondu «Absolument». Pour le président du
syndicat des employés du CHUQ (SCFP), Raynald Blouin, cette réponse
est étonnante. «S’il y avait eu
de nombreuses pannes du système téléphonique, il me semble qu’on
l’aurait su.» Le syndicat représente 3600 employés de
l’institution, dont les téléphonistes.

Pour en avoir le cœur net, le syndicat des employés a déposé la
semaine dernière une demande en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes
publics. La requête vise à obtenir du CHUQ «le registre des
pannes» du système téléphonique depuis 2007 ou «tout autre document faisant état de ces
pannes». Signalons au passage que la compagnie ISQ
Téléphonie, qui assure l’entretien du système actuel, a déclaré (à
Radio-Canada) n’avoir eu qu’«une
seule panne au fil des années, soit en mars 2009 lors de la mise à
jour d’un contrôleur.»

Plusieurs mois après la diffusion de ces reportages, un doute plane
toujours sur l’à-propos du remplacement du système téléphonique.
Les experts et les intervenants dans ce dossier ne s’entendent ni
sur les coûts ni sur la fiabilité du système. C’est pourquoi il
convient, selon Raynald Blouin, de «dissiper les doutes et de s’assurer que
l’argent des contribuables est dépensé à bon escient, surtout dans
le contexte où les besoins en santé sont criants. Et nous, les
employés, sommes bien placés pour le voir à chaque jour.»

Le CHUQ

Ce centre offre des soins à l’ensemble de la grande région de
Québec et de tout l’Est du Québec. Il regroupe les établissements
suivants : Hôtel-Dieu de Québec, Hôpital Saint-François d’Assise et
le Centre hospitalier de l’université Laval (CHUL), ainsi que la
Maison Paul-Triquet, le Centre de traitement dans la communauté et
le Centre de pédopsychiatrie.

Le SCFP représente quelque 20 000 membres dans la santé et les
services sociaux au Québec, dont 3600 employés au CHUQ. En plus de
ce secteur d’activité, le SCFP est présent dans 10 autres secteurs,
entre autres, l’éducation, les municipalités, le transport urbain,
le transport aérien, les sociétés d’État et organismes publics
québécois, l’énergie et les communications. Comptant au total près
de 105 000 membres au Québec, il est le plus important syndicat
affilié de la FTQ.