Les publicités de l’Acadie vendues à… Montréal?
11 juin 2009
Moncton, le
jeudi 11 juin 2009 – Dans un geste sans précédent, la
Société Radio-Canada a annoncé la fermeture de son service des
ventes régionales dans la région Atlantique. Une décision, qui
vient accentuer la «montréalisation», vivement critiquée par le
Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). «C’est un geste lourd de sens, c’est
carrément méprisant pour les Acadiens et tous les francophones de
l’Atlantique. On va perdre une précieuse connaissance des marchés
locaux et les commerçants francophones seront forcés de contacter
le service de Montréal via une ligne 1-800», explique
Jacqueline Turgeon, présidente du Syndicat du personnel
administratif de Radio-Canada, qui souligne que cela remet en cause
toutes les ententes existantes avec les organismes culturels et les
OSBL régionaux.
Pendant ce temps, le bureau des ventes
régionales pour CBC est maintenu avec six employés actifs. Une
iniquité inacceptable pour le SCFP. «C’est un dangereux précédent. La prochaine
fois, qui va-t-on laisser tomber? Les francophones de l’Ontario, ou
de l’Ouest?», s’interroge Jacqueline Turgeon. Selon elle,
cette mesure va non seulement à l’encontre de la Loi sur les
langues officielles, mais également du mandat même de la Société
Radio-Canada qui est de desservir les anglophones et les
francophones partout au pays. Des plaintes, notamment de la Société
des Acadiens du Nouveau-Brunswick, ont d’ailleurs déjà été
adressées au commissaire des langues officielles.
Mais le grand responsable de cette décision c’est le gouvernement
Harper, selon le SCFP, puisque ses coupures à répétition dans le
service public forcent les gestionnaires à faire des choix
impossibles et à prendre des décisions déplorables. «C’est Stephen Harper le maître du jeu dans
cette hécatombe, s’indigne la présidente. C’est lui qui tire les ficelles, coupe les
vivres à la SRC et s’attaque partout aux minorités francophones. Le
gouvernement conservateur doit nous donner les moyens de remplir
notre mandat et la SRC doit rétablir le bureau des ventes pour les
francophones de l’Atlantique!»
