Les employés de TVA plaident pour un nouveau modèle économique
8 mai 2009
Gatineau, le
vendredi 8 mai 2009 Les grandes stations de télévision
généraliste au pays ont frappé un mur. Le mur des stations
spécialisées qui grugent année après année des parts de marché,
donc des parts publicitaires, aux dépens des généralistes, tout en
profitant seules – des redevances. Cest le constat des syndicats
des employés du réseau TVA venus aujourdhui plaider devant le CRTC
en faveur dune évolution de la structure économique des
télévisions au pays.
Les syndicats de TVA-Montréal, de TVA-Québec
et des stations régionales, tous membres du Conseil provincial du
secteur des communications du SCFP, ont présenté leurs commentaires
dans le cadre des audiences pour le renouvellement de licence de
leur employeur. En premier lieu, les artisans de TVA revendiquent
laccès pour les télévisions généralistes aux redevances.
«Si lexclusivité des tarifs
dabonnement aux stations spécialisées pouvait se justifier au
moment de leur naissance, aujourdhui, le déséquilibre est trop
grand et ce sont les télévisions généralistes qui ont besoin
daide. Si tout le monde peut vendre de la publicité, tout le monde
doit profiter des redevances. Sinon, nous risquons de voir les
stations généralistes, dans les grands centres comme dans les
régions, disparaître à petit feu», a lancé Richard Labelle,
président du syndicat de TVA-Sherbrooke.
Dautre part, les représentants du SCFP trouvent exagéré le quota
de 75% fixé pour la diffusion démissions prioritaires réalisées
par des producteurs indépendants, et veulent voir plus de
productions internes de la part des télés généralistes.
«Encore une fois, il sagit
datteindre un point déquilibre qui profite à tous, affirme
Michel Bibeault, directeur adjoint du SCFP au Québec. Les producteurs indépendants ont leur place,
mais on doit aussi soutenir les artisans des stations de télévision
et mettre en valeur leur créativité et leurs compétences. De plus,
davantage de production interne signifie la possibilité pour les
titulaires de licences daméliorer leur rentabilité grâce aux
droits de suite de ces productions qui seront ensuite diffusées sur
diverses plateformes.»
Les employés du plus important réseau au Québec sopposent à la
demande de déréglementation présentée par le Groupe TVA. Pour ces
centaines dartisans, les objectifs sociaux mis de lavant dans la
Loi sur la radiodiffusion,
soit la présentation de contenu canadien, de programmation locale
et démissions dinformation de qualité, sont toujours valides et
nécessitent un cadre réglementaire strict et cohérent. À propos des
salles de nouvelles, le syndicat de TVA-Montréal sest dit déçu de
labandon par le CRTC du Code de déontologie qui avait été imposé à
Quebecor. Ils ont également dénoncé la diffusion en direct sur TVA,
des nouvelles réalisées par LCN, ou linverse. Une situation qui
réduit la diversité des voix en information et qui mélange la
production dune chaîne payante pour les téléspectateurs, diffusée
sur les ondes dune télévision généraliste dont laccès est
gratuit.
Enfin, concernant la programmation locale, les représentants de
TVA-Québec ont exigé le maintien dune véritable production de 21
heures par semaine pour leur station. Les journalistes Martin
Everell et Carl Langelier ont démontré, cotes découte et sondage à
lappui, combien les téléspectateurs de la Vieille Capitale
apprécient linformation locale et les émissions qui parlent de ce
qui se passe dans leur région. En plus de répondre aux besoins de
la population, cela correspond aux objectifs élaborés par la
législation. Ces deux représentants sont venus demander au CRTC de
prendre les mesures nécessaires afin de sassurer que la
programmation régionale survivra et que les journalistes auront les
moyens dexercer leur profession sans devenir des hommes orchestres
qui alimentent à toute vitesse toutes les plateformes de lempire
Quebecor.
Comptant 7000 membres dans les communications au Québec, le SCFP
est présent dans plusieurs autres secteurs, notamment la santé et
les services sociaux, léducation, les transports urbain et aérien,
les sociétés dÉtat et organismes publics québécois, lénergie et
les municipalités. Avec plus de 105,000 membres, le SCFP est le
plus important affilié de la FTQ.