Vers une baisse de services pour les citoyens?
4 mars 2009
Montréal, le
mercredi 4 mars 2009 Est-ce que les citoyens risquent de
souffrir des compressions annoncées aujourdhui par la Ville de
Montréal? Cest la question que se posent les dirigeants du
Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal (SCFP 301) suite aux
coupures de 155 millions de dollars dévoilées par Gérald Tremblay.
«On parle de gel dembauche et on
croit que ça naffectera pas les services?, sinterroge
Michel Parent président du syndicat. Cest dautant plus préoccupant à la veille
du printemps où on a des besoins grandissants pour la propreté, le
grand ménage ou les bris daqueducs. Vous trouvez quil y avait des
nids-de-poule à Montréal? Attendez de voir dans quelques semaines
si jamais on a moins de monde aux travaux publics!»
Le syndicat voit mal comment la coupure de 20
millions de dollars demandé aux arrondissements va seffectuer dans
la pratique. Ce sont eux qui gèrent, de façon indépendante, les
travaux publics, et le Ville na donné aucun détail sur les effets
ou la distribution de ces coupures. De plus, le maire Tremblay
semble vouloir épargner certains arrondissements au détriment de
dautres. « Le maire rêve en couleur sil croit pouvoir appliquer
de façon asymétrique ces compressions, affirme Michel Parent. Il
vient de provoquer une belle guerre de pouvoirs entre les barons
locaux. Une guerre dont les victimes pourraient être les citoyens
qui seront moins bien servis dans certains quartiers et mieux dans
dautres. Cette approche est très inquiétante dans le contexte
dune Ville déjà désorganisée. »
Une administration qui souffre dembonpoint
Pour le syndicat des cols bleus, les problèmes financiers de la
Ville existaient bien avant la crise économique et relèvent surtout
dune gestion déficiente. On souligne par exemple la multiplication
des cadres et des appareils politiques suite à la création des
arrondissements. « Ainsi, depuis 2004, la masse salariale des
cadres a bondi de près 18%! Cest énorme. Par comparaison, chez les
cols bleus, notre masse salariale a stagné pendant la même période.
On est dans une situation où il y a de plus en plus de chefs et de
moins en moins de soldats. Ce nest pas ainsi que les contribuables
en ont pour leur argent. Qui donne les services directs à la
population? », sinterroge Michel Parent.
Des chiffres fluctuants
Le syndicat des employés manuels se demande également doù provient
ce montant global de 155 millions et voit dans cette manuvre une
manière déguisée déponger un déficit probablement préexistant.
Pour les syndiqués, aucune explication rationnelle nest venue
justifier le montant lancé par le maire Tremblay. Une situation
jugée pour le moins inusitée par les bleus alors que le dirigeant
de la ville se targue dêtre « responsable ».
« Dimanche, la Ville devait couper 100 millions. Aujourdhui, cest
155 millions. Pourquoi? Aucune raison ne nous est donnée. Ça sera
quoi la semaine prochaine? La crise a le dos large et semble être
invoquée comme un épouvantail pour justifier des compressions qui
vont faire mal aux Montréalais », de conclure Michel Parent.
Le SCFP représente environ 70 % de lensemble des employés
municipaux au Québec. En plus du secteur municipal, le SCFP est
présent dans 10 autres secteurs dactivités au Québec, entre
autres, la santé et les services sociaux, léducation, les
transports urbain et aérien, lhydroélectricité, les sociétés
dÉtat et organismes publics québécois et les communications.
Comptant au total plus de 105 000 membres au Québec, il est le plus
important syndicat affilié de la FTQ.