Les cols bleus répliquent au maire Labeaume
13 novembre 2008
Québec, le
jeudi 13 novembre 2008 Les cols bleus de Québec veulent
remettre les pendules à lheure. Estimant que le maire Labeaume
multiplie les affirmations intempestives et inexactes, le syndicat
a décidé de répondre à ses propos. «La récréation est finie. Labeaume donne un
bon show, mais il parle à travers son chapeau. Je nai jamais vu un
maire de Québec proférer autant dinexactitudes et lancer tant
daccusations sans fondement. Son ultimatum, cest le bluff de
quelquun qui comprend mal les relations de travail», lance
Denis Plante, conseiller au SCFP.
Tout dabord, le syndicat sétonne que le
maire demande aux représentants syndicaux de reprendre les
négociations. «De quoi
parle-t-il? On na jamais quitté la table! On a même eu une
rencontre pas plus tard que le 31 octobre dernier. Il nest pas au
courant ou il ignore la réalité?», sinterroge Denis Plante.
Lors de cette rencontre en présence de la conciliatrice, la Ville
de Québec devait présenter des documents pour justifier ses
demandes concernant le régime de retraite et les assurances
collectives, ce qui na toujours pas été fait. «On est bien prêts à sasseoir avec eux
demain matin, mais on veut travailler sérieusement. Cest
impossible sils ne justifient pas leurs demandes à partir de faits
établis, de preuves, dune quelconque démonstration. Si on veut
trouver des solutions, il faut comprendre les problèmes! Pour
linstant on nage dans le flou et dans les préjugés», ajoute
le représentant syndical. Soulignons que la conciliatrice a aussi
demandé ces documents, mais léquipe du maire est incapable de lui
dire quand elle sera en mesure de les produire.
En ce qui concerne le régime de retraite, la situation est
exceptionnelle : la Ville de Québec est la seule municipalité
reconstituée qui na toujours pas déposé le texte final de
lentente sur la fusion des régimes de retraite réalisée en 2004.
«Ils nont pas fait leur travail,
on attend encore et ils voudraient quon accepte toutes leurs
suppositions? Est-ce quon peut négocier de façon sensée et
professionnelle pour une fois, avec des textes, avec des chiffres.
En ce moment, la Ville ralentit les pourparlers en ne fournissant
pas les documents essentiels et le maire, par ses sorties
publiques, joue au provocateur», explique Denis Plante.
Québec nest pas
compétitive
Le maire Labeaume répète sur toutes les tribunes que les employés
manuels gagnent beaucoup trop cher. Une prétention contestée par le
SCFP qui souligne que la Ville a de sérieux problèmes de
recrutement pour plusieurs corps de métiers, tels les électriciens,
les plombiers, les cimentiers-applicateurs, les mécaniciens et les
soudeurs, par exemple. «Pourquoi?
Parce que les conditions de travail offertes sont en-dessous de ce
quon retrouve sur le marché du travail dans le secteur privé. La
Ville nest pas compétitive pour attirer les ouvriers qualifiés. La
plupart préfèrent travailler dans le secteur de la construction ou
de la mécanique automobile où ils gagnent mieux leur vie.
Largumentation du maire Labeaume ne tient pas la route»,
dit Réjean Rochette, vice-président du SCFP 1638.
Enfin, le syndicat rappelle que malgré les prétentions du maire sur
le manque de moyens de la Ville de Québec pour maintenir les
conditions de travail de ses employés, la municipalité a dégagé des
surplus budgétaires de près de 27 millions de dollars lan dernier.
Un maire de mauvaise foi
Pour le SCFP, le maire Labeaume se sert de sa popularité pour salir
les employés municipaux et leur syndicat. Une approche risquée qui
ne favorise pas les discussions et les règlements. «Nous avons été exemplaires, nous navons
exercé aucun moyen de pression jusquà maintenant, on nous a même
félicité de notre bon travail lors des fêtes du 400e. Résultat :
des insultes et un ultimatum! Le maire veut quon lui signe un
chèque en blanc, ce quon ne fera jamais. Il serait préférable pour
tous quil agisse de façon rationnelle et vienne nous expliquer
quels sont les problèmes à régler. Avec de la bonne foi, il y a
toujours moyen de sentendre», de conclure Réjean Rochette.
Le SCFP représente environ 70% de lensemble des employés
municipaux au Québec. En plus du secteur municipal, le SCFP est
présent dans 10 autres secteurs dactivités au Québec, entre
autres, la santé et les services sociaux, léducation, les
transports urbain et aérien, lhydroélectricité, les sociétés
dÉtat et organismes publics québécois et les communications.
Comptant au total plus de 105 000 membres au Québec, il est le plus
important syndicat affilié de la FTQ.