Le CRTC laisse tomber l’information et les télés généralistes
31 octobre 2008
Gatineau, le
jeudi 30 octobre 2008 – Pour le plus important syndicat de
communications au Québec, le CRTC vient de rater une occasion en or
de venir au secours de linformation au pays. Selon le SCFP, ce
nest pas la création dun nouveau fonds pour soutenir la
production locale qui va changer quoi que ce soit à cet égard.
«Le manque
de nouvelles de qualité dans plusieurs marchés ne sera pas comblé
par les mesures proposées. Le nouveau Fonds pour lamélioration de
la programmation locale est une belle initiative mais pas
plus, explique Michel Bibeault, directeur-adjoint du SCFP.
Le CRTC aurait dû soutenir les
nouvelles traditionnelles, plutôt que de cibler la programmation
locale en général. Le danger est quon ait plus démissions
dinformations dopinions à bon marché que de linformation de
qualité, un peu comme ce quon voit à TQS depuis le mois de
septembre. Comme le dit le commissaire Morin dans son opinion
minoritaire : «le CRTC aurait dû retenir quun seul objectif
: la production de nouvelles dans les petits marchés de manière à
combler le déficit qui sest creusé au cours de la dernière
décennie».
Le Conseil provincial du secteur des communications du SCFP dénonce
aussi la décision du CRTC de refuser les redevances aux télévisions
généralistes, même si lorganisme reconnaît en théorie leurs
problèmes de financement. «Le
moment était opportun pour revoir une iniquité du système qui
permet aux seules chaînes spécialisées de percevoir des
redevances, renchérit Jean Chabot président du CPSC.
Ce quil y a de pire, cest que
la décision rendue aujourdhui ouvre la porte aux spécialisés de
gruger encore plus dans les revenus et lauditoire car elle
permettrait à certains dentre eux de diversifier encore plus leur
programmation.»
En effet, pendant que les chaînes spécialisées continuent
daugmenter leur marge de bénéfices et dauditoire, les règles en
place contraignent les généralistes à des missions sociales
importantes, mais moins payantes. «Il fallait donner aux diffuseurs
conventionnels, autant privés que publics, des conditions
dexploitation qui leur permettraient de poursuivre leur
contribution historique à la vie culturelle du pays. À ce chapitre,
le CRTC vient de passer à côté dune chance de rétablir léquilibre
entre les généralistes et les spécialisés», de conclure
Michel Bibeault.
Comptant 7000 membres dans les communications au Québec, le SCFP
est présent dans plusieurs autres secteurs, notamment la santé et
les services sociaux, léducation, les transports urbain et aérien,
les sociétés dÉtat et organismes publics québécois,
lhydroélectricité et les municipalités. Avec plus de 105,000
membres, le SCFP est le plus important affilié de la FTQ.