À la santé du régime !
1 novembre 2010
C’est sur le thème À la santé du régime ! que
Médecins québécois pour le régime public (MQRP), la CSN, la CSQ, la
FTQ et l’UPA ont souligné, le samedi 30 octobre, le 40e
anniversaire de l’assurance maladie. «L’avènement d’un régime public, universel,
gratuit et accessible, en 1970, a garanti aux Québécoises et aux
Québécois un traitement égal devant la maladie, qu’ils soient
pauvres ou riches. Ce joyau de notre sécurité sociale répond
toujours aux besoins de la population. C’est pourquoi nous devons
le mettre à l’abri de la privatisation et de l’approche
utilisateur-payeur», a estimé la Dre Marie-Claude Goulet du
MQRP.
Un peu d’histoire Rappelons que l’entrée en vigueur du
régime d’assurance maladie, le 1er novembre 1970, a été ponctuée de
rebondissements. À la suite de l’élection du gouvernement libéral
de Robert Bourassa en mai, le ministre de la Santé, Claude
Castonguay dépose un projet de loi prévoyant que les médecins
désengagés seraient payés à 75 % par le régime public, laissant aux
patients le reste de la facture. Les « désengagés » pouvaient en
plus surfacturer à leur guise. Cela va soulever l’ire des syndicats
qui luttent depuis la fin des années 50 pour un système universel
et gratuit.
La Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Fédération des
travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), la Corporation des
instituteurs (CIC) devenue la Centrale de l’enseignement du Québec
(CEQ) et plus récemment la Centrale des syndicats du Québec (CSQ),
l’Union des cultivateurs catholiques (UCC) devenue l’Union des
producteurs agricoles (UPA) entreprennent une grande campagne. Sous
la pression syndicale, Claude Castonguay amende finalement son
projet de loi : pas de remboursement au médecin en cas de
désengagement. Le système public universel et gratuit était né.
Déclaration commune Devant
quelques centaines de participantes et de participants réunis pour
une activité anniversaire, Médecins québécois pour le régime public
et les chefs syndicaux ont réitéré leur attachement au régime
d’assurance maladie. Dans une déclaration commune, ils ont réclamé
que le gouvernement assure la consolidation et le développement du
système de santé public en garantissant une offre publique
gratuite, universelle, adéquate et suffisante de soins et services
de santé.
« Le recul du gouvernement sur le ticket modérateur montre que la
mobilisation est loin d’être vaine. Cette mesure aurait constitué
un frein direct à l’accès aux soins de santé, notamment pour les
plus démunis dont le seul choix aurait été d’annuler des
rendez-vous importants ou de ne pas consulter, faute de moyens », a
fait savoir le président de la FTQ, Michel Arsenault.
« La mise en place d’une taxe santé qui atteindra l00 $ l’an
prochain et 200 $ en 2012, que vous gagniez 14 000 ou 200 000 $,
est complètement inéquitable. Cette taxe éminemment régressive
pénalise, encore une fois, les moins bien nantis », a dénoncé pour
sa part la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau.
Pour les organisations syndicales, le gouvernement doit assurer un
financement adéquat des dépenses de santé et de services sociaux.
Ce financement doit provenir de sources de revenus progressives et
de transferts fédéraux rehaussés. La déclaration commune demande en
outre à la Régie de l’assurance maladie du Québec d’assumer
pleinement sa fonction de chien de garde en sanctionnant toutes les
pratiques qui s’attaquent à la gratuité des services et aux valeurs
qui sous-tendent notre système de santé public.
« À l’heure même où l’on célèbre ce 40e anniversaire du régime
public, force est de constater que le gouvernement n’a de cesse de
nous faire croire que le Québec ne peut plus soutenir
financièrement le système public. Il se sert de ce prétexte pour
accroître la contribution du secteur privé et mettre en place des
solutions à la pièce au profit d’une minorité. Pourtant, des
solutions publiques existent », a souligné Réjean Parent, président
de la CSQ.
« L’UPA défend des valeurs de respect de la personne, de
solidarité, d’action collective, de justice sociale, d’équité et de
démocratie. C’est sur cette base que nous avons milité, il y a
quarante ans, pour la mise en place de la Loi sur l’assurance
maladie et que nous le faisons aujourd’hui pour la préservation du
régime public », a indiqué le président de l’UPA, Christian
Lacasse.
« Le système public de santé demeure l’expression même de notre
solidarité et représente un outil privilégié de redistribution de
la richesse dans notre société. Alors que nous nous rassemblons
pour fêter le 40e anniversaire de l’assurance maladie universelle
et publique du Québec, nous demeurons solidaires pour poursuivre
ensemble notre lutte pour conserver un système de santé public fort
», a conclu la Dre Goulet.