Journée internationale de commémoration des personnes décédées ou blessées au travail
27 avril 2015
Une vigile se tient devant
l’assemblée nationale toute la nuit du 27 au 28 avril
Le 28 avril, Journée internationale de
commémoration des personnes décédées ou blessées au travail, la
Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et ses
syndicats affiliés, dont le SCFP, sont réunis devant l’Assemblée
nationale pour honorer la mémoire des milliers de personnes qui
paient de leur vie le fait de travailler ou d’avoir travaillé dans
des milieux non sécuritaires.
«Nous sommes réunis devant
l’Assemblée nationale par devoir de mémoire, mais aussi pour que
les choses changent. Nous demandons à nos députés : combien de
morts encore avant que vous appliquiez toutes les mesures de
prévention prévues dans la Loi sur la santé et la sécurité du
travail (LSST)?», interroge le secrétaire général de la FTQ,
Serge Cadieux.
Depuis l’entrée en vigueur partielle de la LSST, en 1980, la CSST a
reconnu 6579 décès liés à une pratique professionnelle au Québec.
Dans le document Statistiques sur les décès – Janvier à décembre
2014, la CSST divulgue avoir reconnu 164 décès liés au travail pour
l’année 2014. À ce triste bilan, s’ajoutent des dizaines de
milliers de cas de lésions liées à une activité professionnelle.
Bien qu’elles n’entraînent pas de décès, ces lésions sont venues
changer la vie de milliers de travailleuses et de travailleurs.
La FTQ et ses syndicats affiliés considèrent
qu’il y a un lien concret entre ce triste bilan et la
non-application des mesures de prévention prévues à la loi. Des
experts qui ont fait l’état de la situation ont conclu que le
Québec arrive bon dernier (63e sur 63 juridictions en Amérique du
Nord) pour ce qui est de l’encadrement légal en matière de
prévention. En effet, pas plus de 10 % des travailleurs et des
travailleuses avaient accès à toutes les dispositions en prévention
prévues dans la LSST selon les chiffres de l’an 2000, dernière
année pour laquelle ces données sont disponibles. Or, aujourd’hui,
près des deux tiers des lésions professionnelles acceptées
surviennent dans les groupes qui n’ont pas accès à ces
dispositions.
«Le Québec a une belle loi en matière de santé et de sécurité du
travail, mais l’application des mécanismes de prévention est
suspendue depuis son entrée en vigueur en 1980. Les députés ont des
comptes à rendre à leurs commettants sur ce sujet méconnu. C’est
pourquoi nous avons adressé une lettre à tous les députés leur
demandant s’ils sont d’accord avec l’entrée en vigueur pleine et
entière de tous les articles sur la prévention inclus dans la
LSST», explique Serge Cadieux.
Pendant la nuit du 27 au 28 avril, des travailleurs et
travailleuses ont planté des croix symboliques sur le parterre de
l’Assemblée nationale et ont tenu une vigile toute la nuit.