1er mai, fête des travailleuses et travailleurs
30 avril 2003
Comme à tous les ans, la fête du 1er mai sera célébrée au Québec.
Mais, cette année, on peut vraiment dire qu’elle prendra les
couleurs du SCFP.
À Montréal, les membres du syndicat du personnel de soutien de
l’Université de Montréal (SCFP 1244), en grève depuis le 28
février, ouvriront la marche avec les représentants des centrales
syndicales. Le rassemblement est prévu à 18 heures au parc
Préfontaine, situé à l’angle des rues Hochelaga et Dézéry. Les
porte-parole de la COALITION DU 1ER MAI, Michel Taylor et Marie
Turcotte, s’adresseront à la foule avant que la manifestation ne se
mette en branle vers 19 heures. Cette manifestation respectera la
consigne du Virage à droite interdit tout au long du parcours, qui
se terminera au Collège de Maisonneuve. Les manifestants pourront
se retrouver au cégep, vers 20 heures, pour assister au spectacle
de Soraya Benitezà.
À Ottawa, avec d’autres, plus d’un millier de travailleurs et
travailleuses de Vidéotron (SCFP 1417 et 2815) marcheront sur la
colline du parlement pour exiger l’adoption d’une loi anti-briseurs
de grève. Le rassemblement a lieu à 11 heures. On sait qu’un projet
de loi anti-scab sera bientôt débattu en deuxième lecture à la
Chambre des communes.
Origine de la fête du 1er mai**
L’affaire se passe à Chicago, en 1886. Les syndicats réclament la
journée de huit heures. Le 1er mai, le patronat refusant cette
demande, 190 000 travailleurs, dont 80 000 à Chicago, se mettent en
grève à travers les États-Unis.
La bourgeoisie du pays prend peur, parce que les syndicats sont en
étroite relation avec des groupes socialistes révolutionnaires. Au
quatrième jour de la grève, à Chicago, «une bombe
mystérieusement lancée dans les jambes des policiers [?]
fournit le prétexte désiré. Les chefs du mouvement socialiste
révolutionnaire furent arrêtés, condamnés à mort et finalement
pendus. [?] Les martyrs de Chicago : Parsons, Fischer,
Engel, Spies et Ling appartiennent, depuis lors, au prolétariat
international et la célébration universelle du Premier Mai
commémore le crime atroce perpétré aux États-Unis par les paladins
de la ?libre entreprise » ».*
Au Québec, le 1er mai, la fête des travailleuses et des
travailleurs, est célébré par le mouvement ouvrier depuis le milieu
des années soixante, mais n’est pas légalement férié. Il ne faut
donc pas confondre cette fête avec la fête du Travail, jour
légalement férié, célébré au Canada le premier lundi de septembre,
depuis 1894.
La fête du Travail du mois de septembre ne rappelle aucun geste
militant, aucune lutte particulière. C’est un hommage au vaste
monde du travail qu’au Canada anglais, par ailleurs, le mouvement
syndical célèbre. De toute manière, il s’agit d’un congé? agréable
comme tous les congés.
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* Daniel Guérin, Le Mouvement ouvrier aux États-Unis de 1866 à
nos jours, Paris,
Maspero, 1977.
** Tiré de Keable, Jacques, La vraie vie, Montréal, Lanctôt
Éditeur, 2001,
p. 64