15 millions pour l’équité salariale
7 mars 2008
Cest la fin dune longue saga à lUniversité
de Montréal. Lentente du 8 février dernier pour corriger la
discrimination salariale subie entre 1996 et 2001 a été approuvée à
99,8%. Quelque 3000 membres du syndicat des employés de
lUniversité, affilié au SCFP, étaient visés par cette démarche. La
plainte pour discrimination salariale avait été déposée en 1996 à
la Commission des droits de la personne. Lentente a été conclue
avec la direction alors que les audiences du Tribunal des droits de
la personne étaient à peine entamées.
Les compensations sont dau moins 10 000 dollars pour chaque
personne concernée par la plainte et qui travaillait à temps plein
pendant la période visée. Pour lUniversité, cela représente un
investissement de lordre de 15 millions de dollars. Toutefois, les
travaux entrepris conjointement par lUniversité et le syndicat en
vertu de la Loi sur léquité
salariale se poursuivent toujours pour assurer une pleine
correction de la discrimination salariale pour la période
postérieure à 2001.
Bien évidemment, on ne cache pas sa
satisfaction du côté syndical, «Nous sommes très fières de cette entente qui
est laboutissement de douze années passées à revendiquer le
respect de ce droit fondamental. Nous saluons le travail des
personnes qui ont uvré à ce règlement et la volonté de
lUniversité den arriver à une entente plutôt que de senliser
dans une longue bataille judiciaire» a déclaré Sylvie Goyer,
responsable du dossier déquité salariale au SCFP-1244.
Il faut souligner lappui
inconditionnel et le travail acharné de deux conseillères du SCFP
sans qui lissue de ce dossier naurait pu être la même : Annick
Desjardins et Dominique Delorme», ont ajouté les membres du
comité déquité salariale du 1244, Huguette Simard, Céline Patry,
Claudine Pagé et Sylvie Goyer.
Lentente prévoit la correction des écarts salariaux
discriminatoires ainsi que le versement de dommages moraux pour la
sous-évaluation des emplois féminins. De plus, la discrimination
engendrée par lexistence de deux structures différentes de salaire
est entièrement compensée pour la période. Les rentes des personnes
retraitées et autres prestations seront ajustées en conséquence.
«Quand on voit le temps et
lénergie déployés par le syndicat pour enrayer cette
discrimination, on comprend mieux pourquoi le Québec sest doté
dune loi proactive comme la Loi sur léquité salariale, afin de
corriger le problème systémique de discrimination. Légalité entre
les hommes et les femmes ne peut être atteinte par de simples
déclarations de principe dans une Charte. Il faut des mesures
concrètes pour y arriver», a ajouté Annick Desjardins,
avocate au Syndicat canadien de la fonction publique et procureure
dans ce dossier.