Crise au 9-1-1 : « ça craque de partout »
4 juin 2024
Un nouvel incident vient remettre dans l’actualité les conditions de travail difficiles, voire impossibles des répartitrices et répartiteurs du 9-1-1. Selon un article paru hier dans Le Soleil, une répartitrice de la Sûreté du Québec a demandé la patience des patrouilleurs qu’elle desservait dernièrement en disant qu’elle était seule pour huit postes de la SQ. De plus, on apprend que les appels au 9-1-1 à Montréal ont bondi de 10 % en un an une hypothèse que nos membres estiment conservatrice.
« Ça craque de partout. Le manque de ressources et le haut taux de roulement sont la réalité trop souvent ignorée des répartiteurs. La méconnaissance du travail et la sous-évaluation salariale des emplois, entre autres, sont des embûches au recrutement et au maintien des personnes en poste », explique Sophie Desmarais, présidente du comité 9-1-1 du SCFP-Québec.
Pour une question d’argent, certaines municipalités vont faire affaire avec du privé ou vouloir élargir leur territoire, ce qui force les répartiteurs à couvrir des territoires de plus en plus étendus et rallonge les délais de réponse aux appels 9-1-1.. Les regroupements territoriaux et la méconnaissance de ceux-ci nuisent à la fiabilité du service.
« La distance entre les répartiteurs et le lieu de l’urgence amène davantage de problèmes de localisation et d’insatisfactions auprès des appelants. Parfois nos membres doivent aider une victime à identifier où elle se trouve notamment lorsque la localisation ne fonctionne pas. Sans connaître le territoire, cette aide est impossible et un temps précieux est perdu. Pour le bénéfice de la population, il faudrait prioriser que les centres d’appels soient à proximité des territoires desservis », de préciser la présidente du Comité 911.
Cela occasionne une perte de temps phénoménale dans des situations de vie ou de mort. « Rappelons-le : personne ne devrait être autorisé à faire du profit sur la sécurité du public », de conclure Sophie Desmarais.
Le Comité 9-1-1 du SCFP-Québec représente quelque 700 personnes préposées aux télécommunications d’urgence dans les centres d’appels 9-1-1 des municipalités du Québec. Nos membres sont les premiers à répondre aux appels d’urgence et les répartir dans plusieurs grandes villes de la province – Montréal, Laval, Longueuil, Gatineau et Lévis, notamment – ainsi que dans la plupart des municipalités de Lanaudière, des Laurentides et de la Montérégie.