Des sanctions trop sévères contre les cols bleus de Montréal selon la FTQ
17 décembre 2015
La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) dénonce les sanctions que la Ville de Montréal entend imposer aux quelques 2400 travailleurs et travailleuses qui ont participé à une assemblée du Syndicat des Cols bleus regroupés de Montréal (section locale 301 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) affilié à la FTQ) le mardi 8 décembre dernier. En effet, la Ville a annoncé son intention de suspendre sans solde pendant deux mois les dirigeants de ce syndicat et pendant 5 jours les 2400 participants et participantes. Ces sanctions sont sans commune mesure avec les faits reprochés.
«Ce que nous dénonçons, c’est la sévérité disproportionnée des sanctions par rapport aux gestes posés, explique le président de la FTQ, Daniel Boyer. Il n’y a pas eu de débordements, pas de violence, l’ordre public a été respecté. La réaction des administrateurs de la Ville ne contribue pas du tout à assainir les relations de travail, au contraire, c’est belliqueux. Ça ne nous semble pas être une sanction qui sera acceptable du point de vue de la jurisprudence. On verra bien ce que les tribunaux diront», ajoute Daniel Boyer.
La FTQ considère que la Ville de Montréal devrait calmer le jeu plutôt que de jeter de l’huile sur le feu. Les travailleurs et travailleuses municipaux ont plusieurs raisons d’être en colère. Ceux-ci se sont déjà vu imposer un mécanisme pour réduire leurs régimes de retraite par l’injuste loi no 15 votée par l’Assemblée nationale. De plus, ils ont appris cette année que leur employeur aurait demandé au gouvernement du Québec le pouvoir légal de décréter les conditions de travail lors des prochaines négociations (une promesse faite aux villes et annoncée par le ministre Pierre Moreau dans le cadre du Pacte fiscal).
«La FTQ fera ce qu’elle peut pour convaincre le gouvernement du Québec de ne pas proposer un projet de loi dont le résultat serait de permettre à des conseils municipaux de décréter purement et simplement les conditions de travail. Aucun palier de gouvernement n’a ce pouvoir. Il n’y a aucun précédent légal à ce sujet dans notre droit. C’est totalement irrecevable et absurde de concevoir les relations de travail de cette manière. En droit du travail, il faut respecter l’équilibre entre les parties, sinon c’est le chaos!», dénonce le président de la FTQ.